Modeste agglomération routière durant le Haut-Empire, née de la traversée de la rivière la Cure par la voie de l’Océan, Chora Vicus connaît un destin particulier à la fin du ive s. en devenant un point stratégique à la frontière des Lyonnaises première et quatrième. L’intérêt militaire du site à l’Antiquité tardive est en effet confirmé par l’installation sur les hauteurs environnant l’habitat civil d’une garnison, mentionné dans la Notitia Dignitatum, destinée à contrôler un des principaux axes de communication des provinces nordoccidentales de l’Empire. La question du rôle de l’État dans la gestion urbaine de cette localité antique est abordée à travers le prisme de la documentation archéologique. Elle repose, d’une part, sur l’exploitation des résultats d’une fouille préventive qui montrent comment l’empiètement de maisons sur la voie a fait l’objet d’un contrôle strict entraînant des réalignements de façade à grande échelle. Elle s’appuie d’autre part sur les données de prospections et sur la réinterprétation d’un ensemble bâti découverts au xixe s. dont le plan rappelle ceux désormais bien identifié des praetoria: résidence civile des gouverneurs de province.