Quelle est la place du lecteur dans le monologue intérieur ? Le cas de deux nouvelles de Schnitzler
Abstract
L'ouvrage collectif, Pratiques Monologales, résulte d’une sélection des meilleures interventions lors du séminaire de recherche (qui a lieu tous les ans depuis 2010) et des colloques internationaux qui se sont déroulés en 2012 et 2016.
(article présenté au colloque de 2012)
En tant que « narration sans narrateur », le monologue intérieur se soustrait au modèle de communication dyadique entre un Je et un Tu. Mais qu’advient-il du lecteur dans une technique qui le met à la porte, puisqu’elle est constitutivement non adressée ? L’éviction du lecteur hors de la scénographie narrative constitue l’un des aspects « révolutionnaires » du monologue intérieur, qui n’a jusqu’ici pas été assez commenté. L’article montre que c’est justement parce qu’il n’a plus de place autorisée que le lecteur est sollicité comme il ne l’a jamais été. Je propose de remplacer la notion de lecteur coopératif d’Eco par celle de lecteur complice. L’examen de deux nouvelles d’Arthur Schnitzer, Le sous-lieutenant Gustl et Mademoiselle Else, montre comment la notion de complicité permet de rendre compte de deux rôles antagonistes : ceux d’acteur et de voyeur, tous deux assumés par lecteur du monologue intérieur.
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