Propos recueillis par Elisavet Kiourtsoglou Dans cet entretien, j'aimerais connaître votre avis sur l'article de Xenakis intitulé «la ville cosmique». À l'époque où il fut publié, en 1965, on pensait que l'utopie était le remède aux problèmes que le modernisme de la charte d'Athènes avait créés. Cette proposition at -elle aujourd'hui gagné en actualité ou demeure-t-elle une utopie d'alors ? En lisant cet article aujourd'hui, plus de cinquante ans après sa publication, je le vois plutôt comme une dystopie, une utopie un peu sombre. Cette période des années 1960-1970 était à la recherche de nouveaux modèles pour construire de nouveaux quartiers et même des cités entières à l'appui des villes nouvelles. C'est l'époque en France des « métropoles d'équilibre», visant à repenser la distribution du territoire et organiser de nouvelles densités. Les lieux dans leurs épaisseurs s'effacent le plus souvent au profit d'une conception, plus métrique, de nouveaux modes d'habiter, en rupture avec l'histoire. Dans ce texte, accompagné de ce superbe dessin (en fin d'article), Xenakis propose un modèle architectural qui, littéralement, s'affranchit du territoire, de son climat et de sa géographie. (extrait de l'article)