Les habitants de la ville de Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, subissent chaque année d'importants dégâts à cause des inondations, qui constituent d’ailleurs un risque majeur pour le pays. Pour atténuer l’impact de ces phénomènes, une bonne compréhension des critères impliqués dans la vulnérabilité des populations est nécessaire. Cet article se propose d'analyser la vulnérabilité des Ouagalais face aux inondations, avec pour objectif de dresser et de représenter spatialement le profil de vulnérabilité sociale des populations. Il s’inscrit dans le cadre de la phase 2 du projet Raincell Africa, qui vise à comprendre la vulnérabilité sociale des populations sahéliennes face aux risques d'inondations urbaines. L’étude repose sur une approche quantitative développée à travers une enquête sociodémographique auprès de 2137 ménages de la ville de Ouagadougou. Le traitement statistique des données d’enquête par analyse factorielle et classification ascendante hiérarchique a permis de mettre en lumière huit profils de vulnérabilité dans la ville. La répartition spatiale de ces profils indique une plus grande vulnérabilité dans les marges de la ville, caractérisées par un habitat spontané informel. Cette forte exposition des populations des quartiers informels aux inondations est liée aux caractéristiques sociodémographiques telles que le niveau d’étude, les comportements à risque en termes d’urbanisation et une perception erronée du danger par les populations. Ces éléments doivent nécessairement être pris en compte pour une meilleure gestion des crues.