Après une étude liminaire des figures de Richelieu et Louis XIII dans les représentations au siècle des Lumières, cet article entreprend d’expliquer la faveur inédite de ce couple au théâtre entre 1800 et 1805, en amont de la génération romantique. L’interprétation proposée, à partir des tragédies Montmonrenci de Carrion-Nisas (1800/1803) et Le duc de Montmorenci de Godineau (1797/1805), du drame de Béraud Le Siège de la Rochelle (1802) et de la comédie de Lemercier Richelieu ou la journée des dupes (1804/1828/1835), postule un rapprochement plus ou moins explicite entre le tournant de l’absolutisme des années 1623-1628 et le Consulat. Ce faisant, chaque auteur donne, à sa manière et en fonction du genre dans lequel il s’inscrit, une vision du pouvoir et de l’histoire lestée du poids de la Révolution.