Les prairies permanentes, qui représentent plus de 30 % de la SAU française sont porteuses de nombreux enjeux agricoles, de production, d’économie des systèmes d’élevage et environnementaux avec des impacts positifs et reconnus sur la qualité de l’eau, la biodiversité et les paysages. Pourtant force est de constater que ces surfaces n’ont cessé de régresser depuis de nombreuses années. Si les causes tiennent avant tout à l’évolution des structures d’élevage, une autre raison est la méconnaissance des techniciens sur les potentialités de ces surfaces souvent considérées comme difficile à gérer, sensibles aux aléas climatiques et peu productives. Dans le but d’améliorer les connaissances au regard de ces enjeux, une étude nationale visant à fournir aux techniciens des repères pour le diagnostic et la conduite de ce type de prairies a été conduite entre 2008 et 2011. Ce sont au total plus de 40 structures de recherche, de développement et d’enseignement réparties sur l’ensemble du territoire qui ont été mobilisées dans un travail d’enquête sur plus de 1300 parcelles réparties dans 80 exploitations, puis dans le suivi approfondi de 190 parcelles pendant deux années et l’analyse de plus de 4000 échantillons. Cette vaste étude permet aujourd’hui de disposer de références très complètes, pour une large gamme de contexte de plaine et de demi-montagne, concernant le mode d’utilisation, le potentiel fourrager (production, valeur alimentaire) et environnemental des prairies permanentes françaises. Elle a permis la construction d’une typologie, restreinte à 19 types, qui constitue aujourd’hui un outil, simple d’accès, utile dans des démarches de diagnostic agroenvironnemental. L’ensemble des résultats obtenus dans cette étude a été rassemblé dans un ouvrage de synthèse intitulé : « La prairie permanente : des références pour valoriser leur diversité ».