L’intervention porte sur un travail de recherche développé dans le chapitre 5 d’une thèse soutenue en avril 2019 intitulée Métamorphoses et permanences des parcours professionnels en France (1968-2018). Pour une approche cohortale et sexuée des évolutions de l'emploi. Dans ce chapitre, on cherche à mettre à l’épreuve l’idée d’un changement de paradigme dans les modèles de parcours professionnels depuis les « trente glorieuses » en interrogeant empiriquement les bases de cette thèse autour la question de la qualification. Pour cela, on a été amené à reconstituer les parcours socioprofessionnels de trois cohortes de femmes et d’hommes (cohorte 1945, cohorte 1960 et cohorte 1975) à partir des données des recensements présentes dans l’Échantillon Démographique Permanent (EDP). L’EDP permet en effet de mettre en œuvre une analyse longitudinale qui s’avère complémentaire à une approche plus classique des mobilités de date à date. Cette dernière ne réduit pas les groupes socioprofessionnels à une perspective « fixiste » mais met au contraire l’accent sur la circulation entre groupes qui restitue la complexité des trajectoires. Elle offre la possibilité de saisir des effets de cycle de vie qui sont parfois déterminants lorsqu’on s’intéresse aux parcours professionnels. L’intervention expose le dispositif de recherche mis en œuvre ̶ en insistant en particulier sur la méthode d’appariement optimal ̶ ainsi que les difficultés et limites rencontrées.