L’agriculture est un grand objet de droit comme un grand sujet de littérature. Elle constitue un merveilleux théâtre pour cheminer entre ces deux champs intellectuels, beaucoup moins cloisonnés qu’on ne le pense. Non seulement les œuvres littéraires sont souvent des caisses de résonnance du droit positif, mais elles savent aussi se montrer critiques envers l’ordre normatif établi, et inspirer ses évolutions. Plus que d’autres secteurs socio-économiques, l’agriculture est partie liée à la politique de son temps, ce qui la fait tutoyer la règle de droit. Qui cultive ? Quelles surfaces ? Selon quelles méthodes ? Dans quel but ? Voilà des questions auxquelles le droit, rural en l’occurrence, apporte des réponses, qui peuvent varier selon les époques. L’une est devenue d’une particulière acuité : quelle harmonisation de l’agriculture avec le vivant, animal et végétal, qu’elle exploite ?