La Nature, "au-delà" du paysage ? Pour un cinéma géopoétique.
Résumé
Il arrive que le cinéma de fiction représente les espaces naturels autrement que comme un décor ou un « fond » pour l’action, qu’il les amène temporairement à l’avant-plan de l’attention spectatorielle. Ce faisant, il dialogue de façon insistante avec l’héritage des autres arts, au premier rang desquels la peinture et la littérature. Mais il peut aussi proposer des mises en relation avec la nature qui lui sont propres. C’est le cas, notamment, dans un certain nombre de films des trente dernières années, formant un courant non officiel que nous proposons d’appeler « cinéma géopoétique », auquel participent des œuvres de cinéastes venus du monde entier (Abbas Kiarostami, Apichatpong Weerasethakul, Bruno Dumont, Lisandro Alonso, etc.). Quelles sont les caractéristiques des films géopoétiques qui permettent de les identifier en un corpus cohérent – distinct (tout en lui étant parent par certains aspects) de ce que l’on a pu, ailleurs, appeler « contemporary contemplative cinema » (Harry Turtle) ? Comment ces films mobilisent-ils les moyens expressifs du cinéma afin de tenter de renouveler la compréhension sensible de notre relation à la nature ?
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