Ce chapitre d’ouvrage explore l’action municipale en direction de la jeunesse dans une ville communiste du Val-de-Marne (Villejuif) au milieu des années 1980. Idéalisée et accompagnée par la municipalité quand elle se mobilise notamment contre le chômage et la précarité de l’emploi, la jeunesse est également l’objet de stigmatisation et de rejet de la part des dirigeants communistes locaux quand elle se fait l’auteur de faits de délinquance. Les jeunes des HLM et les jeunes chômeurs en lutte semblent les deux figures phares des discours et pratiques des communistes villejuifois des années 1984 à 1988. Après avoir exploré la figure du jeune délinquant villejuifois véhiculée par le PCF dans un contexte national de forte stigmatisation médiatique et politique de la jeunesse auteure de violences urbaines, le chapitre se focalise sur la figure du jeune mobilisé soutenu par la municipalité en place. Le chapitre montre l'investissement des questions de jeunesse par la collectivité municipale. Si la représentation de la jeunesse dominante au niveau national imprègne la déclinaison locale d'une politique de jeunesse, celle-ci apparaît aussi nuancée par la couleur politique des exécutifs municipaux. Les visions de la jeunesse et les politiques villejuifoises mises en œuvre doivent être reliées à une "culture partisane" communiste.