Le 2 octobre 2020, les Alpes-Maritimes ont été frappées par des précipitations d'une intensité formidable, notamment dans l'arrière-pays niçois dans les vallées de la Tinée, de la Vésubie et de la Roya, sur les contreforts du massif du Mercantour. La fureur de ces précipitations est le résultat d'un phénomène bien connu, un épisode méditerranéen : un orage multicellulaire convectif àrégénération rétrograde, ce qui signifie que de nouvelles cellules prennent continuellement la place des précédentes. Cela conduit à de fortes précipitations sur de petites zones et de longues durées, ce qui peut déclencher des crues éclair. La répartition spatiale des précipitations telle que montrée par les images radar, suggère plusieurs « couloirs » traversant le département dans un axe sud-ouest à nord-est, en fonction des vents synoptiques. Une analyse météorologique des mécanismes atmosphériques est proposée, appuyée par les sorties du modèle AROME de Météo-France. De plus, une cartographie des données collectées par les pluviomètres de la zone et de différents réseaux est comparée aux images obtenues par les radars (produits Météo-France PANTHERE et ANTILOPE). La contribution des pluviomètres non conventionnels (hors réseaux étatiques) dans ce type de retour d'expérience post-crise peut être encore évaluée. Nous démontrons que le modèle AROME a correctement anticipé le phénomène, ce qui a permis aux autorités d'émettre une alerte météo de plus haut niveau la veille. Pendant l'événement, les réseaux de télécommunication étant rompus et empêchant la transmission des rapports de surface, les images radar sont le seul outil disponible pour les décideurs. Nous montrons également que, dans ces terres montagneuses, la correction de l'imagerie radar avec des pluviomètres est indispensable pour une bonne utilisation des produits d'accumulation, et enfin des débits fluviaux.