Income dynamics in rural areas: what influence of residential migrations?
Dynamiques de revenu dans les espaces ruraux : quelle influence des migrations résidentielles ?
Résumé
Although incomes have significantly evolved in France over the last 30 years, rural municipalities remain poorer than the other types of municipalities. However, this general overview hides a great heterogeneity within rural areas. In order to shed light on how residential migration influences these changes, we, first, characterise French municipalities according to their income dynamics between 2000 and 2011. Second, we compare the different profiles of municipalities according to their degree of urbanisation, their location and the characteristics of their migration flows. Our results suggest that rural municipalities which became poorer are rather remote, register a low or negative migratory balance and deficit exchanges with urban centres. Arrivals of retirees are not sufficient to offset departures of working categories (executives, blue collars and intermediate professions). Our results also indicate that rural municipalities with growing income are heterogeneous and include both remote municipalities and municipalities polarised by urban or rural centres. They benefit from positive migratory flows, especially from urban and periurban areas, arising from arrivals of retirees as well as working classes (intermediate professions and executives). These results confirm our assumptions that persistent rural exodus leads to unfavourable income dynamics whereas rural revitalisation process and extended periurbanisation go along with a significant income growth in rural municipalities.
Malgré une évolution significative des revenus en France au cours des 30 dernières années, les communes rurales demeurent en moyenne plus pauvres que les autres. Ce constat général masque cependant une importante hétérogénéité au sein du rural. Afin d’apporter un éclairage sur l’influence de la migration résidentielle sur ces évolutions, ce chapitre propose, dans un premier temps, de caractériser les communes rurales françaises selon leur dynamique de revenu entre 2000 et 2011 et, dans deuxième temps, de comparer les différents profils de communes selon leur degré de polarisation, leur situation géographique et les caractéristiques de leurs flux migratoires. Nos résultats indiquent, en premier lieu, que les communes qui se paupérisent sont plutôt des communes isolées, marquées par un solde migratoire faible, voire négatif, et des échanges avec les pôles urbains déficitaires. Si on y observe une arrivée de retraités, celle-ci ne compense pas totalement le départ de salariés (cadres, ouvriers et professions intermédiaires). Nos résultats montrent, en second lieu, que les communes rurales dont le revenu augmente constituent un ensemble hétéroclite regroupant des communes isolées et des communes polarisées par des pôles urbains ou ruraux. Elles bénéficient des flux migratoires positifs, et plus particulièrement en provenance de l’urbain et du périurbain, résultant essentiellement de l’arrivée de retraités mais aussi de celle de salariés, au premier rang desquelles se trouvent les professions intermédiaires et les cadres. Ces résultats confortent nos hypothèses selon lesquelles un exode rural persistant engendre une dynamique de revenu défavorable dans les espaces ruraux alors que les processus de revitalisation rurale et d’extension de la périurbanisation s’accompagnent d’une augmentation notable des revenus dans les communes rurales.