Banlieues pavillonnaires, l'image à l'épreuve du réel - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Lieux Communs - Les Cahiers du LAUA Année : 2013

Banlieues pavillonnaires, l'image à l'épreuve du réel

Résumé

La représentation des banlieues pavillonnaires dans les sphères artistiques et médiatiques actuelles traduit une attitude ambivalente qui oscille entre l'appui et la dénonciation de stéréotypes détériorant souvent la réalité de territoires plus complexes. Les images véhiculées, contradictoires, semblent entretenir à dessein la confusion entre les caractéristiques réelles du lieu et une reconstruction caricaturale, induisant à notre insu une déformation de la réalité. C'est dans le cadre d'un travail de mémoire que j'ai abordé ces questions. Cet article est une synthèse de la recherche s'appuyant tant sur un corpus d'oeuvres, que sur l'étude comparée de films avec les lieux qu'ils représentent. Je vais restituer rapidement ce que révèle l'analyse du corpus, avant de décrire plus longuement deux films en particulier pour détailler ce qu'ils nous apprennent. L'étude d'oeuvres contemporaines m'a permis de mettre en exergue des thématiques récurrentes ainsi que des préjugés et présupposés dévoilés par le regard d'artistes. La maison s'y révèle être un objet de consommation idéalisé au coeur d'un mode de vie rêvé (Levêque, C., Sauder, R., Reinhardt, E.). Tout comme elle incarne la contradiction entre la volonté de l'individualisation de l'espace familial, et la condition même du lotissement, où toutes les maisons sont semblables. Ainsi, "Que signifie construction individuelle au sein d'une zone pavillonnaire et comment peut-on sortir du lot ?" (Harang, C., cité par Gravari-Barbas, M., 2006, p. 167)est une des questions dont s'emparent par exemple les artistes Catherine Harang, Jürgen Nefzger et Séverine Hubard. Elle peut également être représentée comme une enveloppe sans contenu pour un monde déshumanisé, mettant en avant le peu de qualités architecturales et urbaines et la difficulté pour l'individu de trouver sa place dans un environnement presque factice, sans substance (Moix, Y., Moro, L., Casabere, J., Crewdson, G.). Malgré tout, des artistes et des intellectuels tentent de sortir de ces clichés en proposant des œuvres manifestes contre l'enlisement du pavillonnaire dans une image sclérosée (Chauvier, E., Ramade, F.).
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Citer

Anaïs Outurquin. Banlieues pavillonnaires, l'image à l'épreuve du réel. Lieux Communs - Les Cahiers du LAUA, 2013, La fiction et le réel, 16, pp.173-181. ⟨hal-03278682⟩
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