Notre contribution vise à présenter une étude de cas d’un dispositif en Français sur Objectifs Universitaires (FOU) qui a été mis en place dans le cadre du projet ENVOL (Étudiants Nouveaux-Venus Objectif Langue). Ce projet est financé par l’appel du ministère français Bienvenue en France, dans le cadre de l’action «Accompagnement linguistique et méthodologique des étudiants allophones en LMD ». En collaboration avec l’université Savoie Mont Blanc, Campus FLE - ADCUEFE propose la conception de ressources pédagogiques numériques à destination des étudiants étrangers déjà intégrés dans les différentes composantes de nos universités. Ces ressources, librement accessibles à l’ensemble des centres membres de l’association, ont été conçues comme des modules indépendants pour pouvoir les intégrer dans différents dispositifs hybrides avec différentes modalités pédagogiques (Nissen, 2019) en autonomie guidée ou complète dans un centre de ressources en langues (Rivens, 2013). Ces ressources interactives, principalement autocorrectives, en FOU sont divisées en deux familles : 10 modules visant l’intégration à l’environnement universitaire, et 20 centrés sur l’acquisition des éléments de langages nécessaires à une poursuite sans tension des études dans la discipline de spécialité. Une équipe projet nommée “Bureau Exécutif” a été instaurée, intégrant plusieurs spécialistes en didactique des langues et intégration du numérique ainsi qu’un ingénieur pédagogique. Nous avons mis en place une Communauté de Pratique (Dillenbourg et al., 2003) par le recrutement d’enseignants concepteurs des centres FLE de l’association. Ces derniers ont accepté de s’impliquer dans la conception de ressources, en retour chaque centre bénéficie de l’ensemble des productions qu’il pourra intégrer dans les formations et les dispositifs médiatisés dont il dispose. Cette équipe s’est lancée dans un projet innovant et collectif, qui semblait correspondre à un besoin partagé par les acteurs de sa conception. Dans cette communication, nous nous interrogerons sur les apports de cette organisation de travail collective et participative. Nous nous focaliserons sur deux axes d’analyse ; le premier concernant le produit de cette collaboration (les ressources) et le second, les acteurs de cette production (les concepteurs). En effet, d’un côté, ces ressources pédagogiques seront-elles réellement adaptables à différents contextes ? Pourront-elles être considérées à terme comme des Ressources éducatives libres (REL) ? D’un autre côté, comment l’implication dans une communauté de pratique autour des ressources a-t-elle permis d’augmenter la participation des concepteurs ? Quels développements professionnels et quelles compétences collectives et individuelles (Le Boterf, 2018) ont été rendus possibles grâce au projet ? Quelles compétences ont été développées dans le cadre de cette communauté de pratique ? Pour explorer ces questionnements, nous avons initié une phase de tests de modules avec une dizaine de centres FLE. Les modules y sont testés en situation réelle d’apprentissage. Le protocole d’analyse est composé d’un questionnaire-enquête quantitatif (un pour l’enseignant et un pour chaque apprenant) accompagné d’une synthèse qualitative. En parallèle, nous allons réaliser des entretiens semi-directifs avec un panel représentatif de concepteurs afin de mieux identifier les pratiques et compétences développées.