Territory As A Catalyst For Agroecological Transition
Le territoire comme catalyseur de la transition agroécologique
Résumé
Considered as places of learning and innovation, and a site for alternative and
integrated governance of food systems, territories are often quoted as playing a facilitating role
in agroecological transitions (place-based approach). We tested this hypothesis by analyzing
the territorial governance of the agroecological transition in the Pilat Regional Natural Park,
through the prism of adaptive governance. Agroecology enjoys strong support in this area
from the public authorities, but also within the numerous initiatives undertaken by citizens,
farmers, companies, institutions and NGOs. All those different stakeholders, however, have a
different approach. Our analysis of the resources and networks that supported the development
of agroecological projets has revealed a long-term learning process within agricultural and
citizen networks, closely linked to the above level, regional environment. The Regional Natural
Park, both in its role as an institution bridging European, national and regional politics and
as a facilitator in the agroecological transition, is also involved in a process of adaptation
regarding its role and posture in a changing political environment and in light of the new
learning approaches suggested by agroecology. Thus, the Pilat area can be seen as a learning
community. Nevertheless, socio-economic factors remain decisive: while the transition is well
underway in the breeding sector, progress is much slower in the fruit and wine sectors. So,
the territory can be considered as a catalyzer of agroecological transition within the broader
framework of farming systems adapting themselves to the new climatic, socio-economic and
political background, but it cannot influence large scale macroeconomic and political factors,
which remain decisive when assuming agriculture is to follow a greener path.
Appréhendé comme lieu d’apprentissages et d’affirmation d’une gouvernance
intégrée et alternative des systèmes alimentaires, le territoire est souvent invoqué dans un
rôle facilitant la transition agroécologique. Nous questionnons cette hypothèse en analysant
la gouvernance territoriale de la transition dans le territoire du Pilat, en nous appuyant
plus spécifiquement sur la grille d’analyse de la gouvernance adaptative. L’agroécologie
est soutenue, dans le Pilat, par une volonté politique forte du Parc Naturel Régional et
de nombreux projets à l’initiative de citoyens, agriculteurs, entreprises ou institutions
sur le territoire, même si ces acteurs ont des visions différentes. L’analyse des réseaux et
acteurs ayant joué un rôle dans le développement de ces projets révèle une dynamique
d’apprentissage collectif dans les réseaux citoyens et agricoles inscrite dans la longue durée
et en lien avec l’environnement régional. Le Parc, institution passerelle avec les politiques
régionales, nationales et européennes et accompagnateur de la transition agroécologique,
est lui aussi engagé dans une adaptation de son rôle et de sa posture. Le Pilat peut ainsi être
qualifié de territoire apprenant. Néanmoins, les contextes socio-économiques gardent un
rôle déterminant dans la transition agroécologique : alors qu’une mutation significative est
engagée en élevage, elle reste beaucoup plus réservée dans les filières arboricoles et viticoles.
Ainsi, le territoire est un catalyseur de la transition agroécologique dans le cadre plus large
d’une adaptation des systèmes au contexte climatique, socio-économique et politique, mais
il ne peut infléchir les facteurs macroéconomiques et politiques générés à d’autres échelles
et qui restent déterminants d’une écologisation de l’agriculture.