Ia ora na, Loti ! Le polynésien dans Le Mariage de Loti : d'une langue habitable à une existence vivable.
Ia ora na, Loti !
Résumé
Publié en 1880 par l’écrivain-voyageur Pierre Loti, Le Mariage de Loti est une libre transposition du journal intime qu’il tenait en 1872, alors qu’il était un « midshipman » envoyé à Tahiti. Récit de voyage, articles pseudo-encyclopédiques, lettres d’amours rédigées en polynésien, ce « récit sauvage » échappe à tout classement générique. Au cœur de cette œuvre exotique et protéiforme domine l’incroyable talent descriptif du jeune écrivain. Mais l’envoutement que procure indéniablement cette œuvre est dû en grande partie à l’usage novateur de la langue polynésienne, la langue de l’Autre, qui donne au mot « exotisme » tout son sens.
Ainsi, Loti réalise le tour de force, en pleine période colonialiste, d’imposer au lectorat français une langue encore inconnue, « sauvage », et ce dès l’épigraphe du roman.
Mais dans quelle mesure l’appropriation du tahitien est-elle effective ? Faut-il y voir une simple entreprise de séduction des lecteurs de la part d’un jeune auteur dont le premier roman était passé inaperçu ? ou la langue de l’Autre répond-elle véritablement à une démarche littéraire et personnelle ?
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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