Cette note sur 'à' de type "routine sociale" complète et étend un travail antérieur sur cet emploi de la préposition (Aurnague 2012). La note débute en rappelant plusieurs solutions théoriques susceptibles de rendre compte de l'interprétation de l'article défini introduisant le Nsite sélectionné par la préposition - dans cette interprétation - (approches intensionnelle, para-intensionnelle ou basée sur la référence homogène) ainsi qu'en pointant trois problèmes majeurs auxquels devraient pouvoir répondre ces propositions théoriques : reprise du Dét Nsite par un pronom personnel, possible absence de référent externe du Nsite, non-systématicité et irrégularité des constructions 'à Dét Nsite' avec article défini. La réflexion se poursuit en soutenant que, parallèlement à la séparation des emplois spatiaux et routiniers de 'à', ces derniers portent, en synchronie, les stigmates de leur filiation diachronique à travers, en particulier, l'existence d'une contrainte de stabilité de l'entité-site capable d'expliquer, pour une large part, l'irrégularité des constructions 'à Dét Nsite' avec article défini. Les emplois de 'à' de type "routine sociale" dessinent, de fait, un continuum de lexicalisation des GP 'à (Dét) Nsite' qui doit être replacé à l'intérieur d'un phénomène plus général, celui de la grammaticalisation de la préposition 'à'. La note se conclut par une schématisation de l'évolution du contenu sémantique de la préposition 'à' depuis son usage spatial initial jusqu'à ses emplois routiniers les plus caractéristiques et revient sur la question de la référence externe et des rapports entre figement, lexicalisation et éventuels processus métaphoriques.