Nécropole de La Tène ancienne de Mantoche "Champ Rouget" (Haute-Saône). Rapport de prospections géophysiques
Résumé
En Franche-Comté, la majorité des sites funéraires du Second âge du Fer sont issus de découvertes anciennes. L’essentiel de ces sites ne sont connus que par leurs objets et leur lieu de découverte. Le site de Mantoche «Champ Rouget», dont les premières découvertes remonteraient à 1839, n’échappe pas à cette caractéristique franc-comtoise. Il a néanmoins fait l’objet d’une documentation assez détaillée grâce à l’intervention d’un érudit local, Auguste Gasser. Le plan publié par ce dernier permet de relocaliser précisément les sépultures découvertes, en partie fortuitement, au début du 20e siècle, lors de l’extraction de sable de la basse terrasse de la Saône au lieu-dit Champ Rouget.
La prospection magnétique initiée en 2015 visait à tenter de mettre en évidence l’extension de ce site comme la présence d’éventuels monuments funéraires de type enclos, caractérisques de la période concernée. Réalisée lors de deux campagnes d’acquisition au cours de l’année 2015, elle a permis de couvrir une surface de 2,33 ha. Cette emprise documentée sur trois jours d’investigations sur le terrain est cependant encore insuffisante pour proposer une bonne lecture de la zone environnante des découvertes mentionnées ou réalisées par Auguste Gasser.
Les résultats obtenus invitent à la prudence au vu de la difficulté d’interprétation d’un bon nombre d’anomalies. L’absence de vestiges caractéristiques identifiés (enclos quadrangulaire ou circulaire par exemple) et la faiblesse du signal d’un bon nombre d’anomalies ne permettent pas de proposer d’identifications viables de sépultures. Des investigations à l’ouest, mais également dans la parcelle pour laquelle aucune autorisation n’a pu être obtenue pour le moment (YK 38), permettraient de poursuivre les recherches sur la mise en évidence de l’extension et l’organisation de cette nécropole. En raison de la nature même des vestiges recherchés, il conviendrait de coupler différentes méthodes géophysiques pour ne pas offrir qu’une vision sous-évaluée des vestiges de ce secteur, quels qu’ils soient.