L'article revient sur le débat récent atour de la valeur de la religion civique et de la place de celle-ci dans la reconstruction de la religion romaine. À travers une brève histoire des études pendant les deux derniers siècles, cette polémique est ramenée à une opposition plus générale, et de longue date, entre deux approches privilégiant d’un côté les motivations et les sentiments des individus, de l’autre les faits culturels et sociaux. La première fait souvent appel à une « compréhension par empathie » et présuppose un certain degré d’unité de la nature humaine au delà des différences culturelles. Ainsi, on se retrouve au cœur du problème épistémologique des rapports d’influence réciproque entre nature et culture. Attendu que cette question ne trouvera jamais une réponse définitive, l’article suggère, sur les traces d’Angelo Brelich, que seul le choix des données culturelles peut être pertinent dans une perspective historique.