Les découvertes archéologiques du Mormont (Vaud, Suisse) témoignent d’une occupation humaine au 1er siècle avant notre ère. Afin de définir le contexte environnemental, une étude alliant approches sédimentologiques et palynologiques a été conduite sur une séquence de 6 mètres sur la tourbière d’En Delèze à Dizy. La dynamique lacustre est attestée du Tardiglaciaire au Préboréal avec un remplissage de silts et de craie. Un épisode palustre avec accumulation de tourbe se développe ensuite jusqu’à nos jours. Au Tardiglaciaire, la région était couverte de pelouses parsemées de tapis de bouleaux, saules et genévriers nains. Le réchauffement du Bølling permet au genévrier et à d’autres arbustes d’envahir ces pelouses ; de rares forêts claires à bouleau se développent. À l’Allerød, le bouleau cède sa place au pin. La sédimentation du Dryas récent est carbonatée, ce qui distingue Dizy des sites jurassiens d’altitude, probablement en raison de conditions estivales suffisamment tempérées favorisant la précipitation de carbonates. Au début de l’Holocène, les pinèdes régressent au profit d’une forêt mésophile qui perdurera avant de subir les défrichements des groupes humains successifs. Les signes d’agro-pastoralisme au Néolithique sont ténus. Au-delà de l’Âge du Bronze, la tourbe n’est pas exploitable par les analyses mises en œuvre.