Face aux divers discours sur la crise environnementale et ses enjeux, l’actualité nous rappelle régulièrement comment le constat scientifique est mis au défi de la désinformation. Celle-ci s’exprime en pervertissant auprès du grand public l'espace offert par le doute critique (par exemple par les soi-disant climatosceptiques, les industriels de la chimie, etc.), ou par l'agora sans filtre d'internet où tous les avis apparaissent se valoir et entretiennent la confusion entre opinion et savoir. Les naturalistes, dans ce contexte, ont un rôle premier à jouer, en produisant des faits vérifiés, et donc en défendant publiquement la démarche et les connaissances scientifiques. L’approche scientifique est à la portée de tous. Elle se résume en peu de mots : doute critique et propositions découlant de preuves partagées, connaissances toujours actualisées, admises comme provisoires, dans un corpus ouvert, en perpétuelle construction. Pour être partagées, les observations doivent être communiquées dans une forme compréhensible, avec un raisonnement et une présentation qui pointent les certitudes, les incertitudes et les limites inhérentes à toute observation. Pour cela, la pratique scientifique suit une procédure mondialement acceptée, appelée revue entre pairs. Classiquement, le rédacteur en chef soumet à un ou plusieurs relecteurs qualifiés (les pairs) toute production proposée au journal. Dans le respect de l'auteur et du ou des relecteurs, celle-ci peut alors recevoir des critiques constructives pour améliorer, si besoin et si possible, la justesse du raisonnement, le rendu des observations, et la clarté du message. Le rédacteur en chef reçoit et analyse ensuite les relectures avant de les transmettre, accompagnées de recommandations, à l’auteur. C'est l'application de cette procédure qui procure à Bourgogne Franche-Comté Nature sa reconnaissance scientifique, en tant que source de données fiables. Comme auteur, il n'est pas toujours très agréable d'avoir à reprendre un travail sur les indications transmises. Comme toute procédure, elle a ses failles, mais elle est actuellement la plus apte à éviter les opinions trop subjectives ou partiales, les erreurs de méthode, d'interprétation ou de communication. Gageons que les auteurs qui publient dans Bourgogne Franche-Comté Nature sauront tirer tout le bénéfice de la revue entre pairs. Elle est la garante de la crédibilité scientifique de notre journal et de celle des naturalistes.