Le château de Carlat, mentionné à partir de 839 et rasé en 1603-1604 sur ordre d’Henri IV, est l’un des sites castraux majeurs de la Haute Auvergne, siège d’un comté au Haut Moyen-Âge, puis d’une vicomté. Les prospections menées par Jean-Luc Boudartchouk lors de sa thèse ont démontré l’occupation continue du site depuis le néolithique et l’existence probable d’un castrum durant l’Antiquité tardive. Les bâtiments du château occupent un plateau basaltique de deux hectares cerné de falaises hautes de 15 à 25 m, tandis qu’une enceinte et un châtelet d’entrée ont été construits en contrebas des falaises au bas Moyen Age. A une date encore indéterminée mais au moins dès la fin du XIIe siècle, une maison de l’ordre du Temple est fondée dans l’enceinte castrale, situation rare qui donne naissance à l’une des plus importantes commanderies de l’ordre en Auvergne, avant son passage aux hospitaliers au XIVe siècle. Les templiers puis les hospitaliers de Saint-Jean y possédaient une église paroissiale et des bâtiments d’habitation, ainsi qu’un cimetière. L’étude de ces bâtiments a nécessité leur localisation et leur identification préalable, rendue difficile par l’absence quasi complète de textes et surtout de descriptions précises du château, et le très fort arasement des structures. Le présent article rend compte des campagnes de fouilles archéologiques menées entre 2004 et 2006 qui permis d'identifier l'emplacement de la commanderie et ont mis au jour une partie de ses vestiges.