Technical behaviors and subsistence strategies on the Mousterian open-air site of Latrote (Saint-Gein, Landes, France)
Comportements techniques et stratégies de subsistance sur le site moustérien de plein air de Latrote (Saint-Gein, Landes)
Résumé
The site of Latrote (Saint-Gein), located atop an eminence on the right bank of the Adour, was the subject of a preventive archaeology excavation
covering 5.000 m2 as part of construction work for the A65 motorway. It consists of a scatter of objects that lie at the top of a brown pedocomplex
which developed on sandy deposits at the southern fringes of the geological formation known as the Sable des Landes. Preliminary results from the
geoarchaeological analysis highlight the intricate taphonomic history of the site and the reworking of the original assemblage. This Mousterian
industry, made primarily on quartzite and flint, falls within isotopic stage 3. All the different stages of the reduction sequence were carried out in situ
on locally and regionally sourced blocs of raw material. The main chaîne opératoire is geared towards flake production, with debitage methods
varying according to the type of material. In the case of quartzite pieces, the main objective is to obtain flakes which are either left blank or rarely
retouched, such as denticulates. Where flint is concerned, flakes are often transformed into tools, mostly scrapers. Shaping sequences (façonnage)
for the production of heavy tools and bifacial pieces are generally carried out on quartzite, although some bifaces are crafted from non-local flint.
Petrographic and techno-economic studies bring to light a complex territorial network of raw material circulation from the south and the Pyrenean
foothills, as well as raw material sources just to the north and east of the site. A functional approach applied to some flint objects suggests a possible specialisation of the site in terms of activities related to butchery. However, the numerous raw pebbles, cores, hammers, debitage products and tools are consistent with a broader gamut of activities and a (possibly repeated) seasonal occupation. The techno-typological criteria together with OSL and TL dates, as well as main circulation routes, argue in favour of the site of Latrote belonging to the techno-complex qualified as a “Mousterian with cleavers”, which was up until now limited to the Basque Country and Cantabria.
Le site de Latrote (Saint-Gein), localisé au sommet d’une éminence en rive droite de l’Adour, a fait l’objet d’une fouille préventive sur une surface
de 5 000 m2 dans le cadre de la construction de l’autoroute A65. Il se présente sous forme d’une nappe de vestiges située au sommet d’un pédocomplexe brun développé sur des dépôts sableux, dans la marge sud de la formation du Sable des Landes. Les premiers résultats de l’approche géoarchéologique montrent que le site a subi une histoire taphonomique complexe et que l’assemblage initial du mobilier a été déformé. L’industrie mise au jour, essentiellement débitée ou façonnée aux dépens de quartzites et de silex, se rattache à un Moustérien récent rapporté au stade isotopique 3. L’ensemble des chaînes opératoires de production a été réalisé in situ et est assuré par l’apport de blocs bruts à partir de sources locales et régionales. La chaîne opératoire dominante est de débitage ; elle fait intervenir différentes méthodes adaptées aux types de matériaux utilisés. Elle a pour objectif l’obtention d’une production d’éclats laissés bruts sur quartzite, ou rarement retouchés, notamment en denticulés, tandis que, sur silex, les éclats sont plus souvent transformés en outils et principalement en racloirs. La chaîne opératoire de façonnage se manifeste essentiellement sur quartzite pour la production d’outils lourds et de pièces bifaciales. Quelques bifaces sont néanmoins réalisés sur silex, mais leur façonnage reste anecdotique une partie de ces pièces étant importée depuis des zones lointaines. Les études pétrographiques
et techno-économiques mettent en évidence un schéma territorial complexe marqué par des axes de circulation depuis le sud et le piémont pyrénéen, mais n’ignorant pas les sources de matières premières disponibles à l’est et au nord du site. Une approche fonctionnelle réalisée sur silex montre une possible spécialisation du site vers des activités relatives à la boucherie, alors que les nombreux galets bruts, nucléus, percuteurs, produits de débitage et outils traduisent vraisemblablement la pratique d’une gamme d’activités plus large dans le cadre d’un habitat saisonnier à occupation peut-être répétée. Les critères techno-typologiques et les datations radiométriques (OSL, TL) obtenues plaident en faveur d’un rattachement du mobilier au techno-complexe Moustérien à hachereaux jusqu’alors limité au Pays basque et à la Cantabrie. Les axes de circulations principaux témoignent en outre du déplacement des Moustériens de Latrote depuis cette région.
Domaines
Archéologie et Préhistoire| Origine | Fichiers éditeurs autorisés sur une archive ouverte |
|---|