De quelques millions de personnes il y a 10 000 ans, la population humaine a atteint 1,7 milliard au début du 20ème siècle, et dépasse 7 milliards actuellement. L’utilisation des ressources (eau, aliments, énergie, etc.) est exponentiellement croissante et dépasse depuis quelques dizaines d’années les capacités de renouvellement de la planète. L’essentiel des terres cultivables est maintenant cultivé, et les quelques gains possibles ne sont pas souhaitables car ils conduisent à la destruction d’écosystèmes majeurs hébergeant une grande part d’une biodiversité mondiale en dégradation accélérée. Une des questions cruciales posées au chercheur comme au gestionnaire, est de savoir comment éclairer un consensus social à trouver sur les buts de gestion et les moyens d’enrayer puis inverser l’érosion de la biodiversité tout en pourvoyant aux besoins de l’humanité. Cette conférence présente les recherches conduites sur ce sujet. Depuis le début des années 1980s, l’étude des pullulations de campagnols dans la zone atelier Arc jurassien a permis de comprendre comment un socioécosystème régional fonctionnait par des jeux d’acteurs subtils, par lesquels des points de convergence étaient recherchés entre agriculture, santé, protection des espèces, chasse, etc. Ce modèle d’étude systémique est développé en Chine depuis 2012, notamment à propos des écosystèmes du plateau tibétain, des forêts de montagne du Yunnan où vit un singe endémique d’altitude, le rhinopithèque de Biet, et des forêts tropicales où vivent les dernières populations d’éléphant sauvage.