Historiquement, l’école et la famille sont deux espaces aux frontières marquées entre instruction et éducation . Au fil des ans, l’imbrication de l’école dans la société a modifié les attentes des différents partenaires face à un objectif commun : la réussite du développement de l’enfant/élève. En France et au Québec, des lois, des réformes se succèdent, posant les bases du rôle des parents dans l’école. Il y est question d’appel à la collaboration (Québec) ou d’injonction à la coéducation (France) ; les retombées sur le terrain se déclinent en dispositifs en direction des « plus éloignés de l'école ». Ainsi l’« esprit du temps » défini par Hegel et Heidegger puis repris par Lucier (2016, p. 25), semble contribuer à la définition de politiques publiques formatées bien au-delà de leur contenu et de leurs visées. A l’île de la Réunion, les contextes s’invitent de manière exacerbée au procès des relations sociales qui se structurent dans et hors l’école (Françoise et Tupin, 2014). Selon d’autres logiques, c’est aussi le cas au Québec qui ne peut éviter la prise en compte de sa réalité multiethnique, considérant la collaboration entre école et familles comme un élément essentiel d’intégration sociale, linguistique et culturelle (Lenoir, 2014). La communication a pour objet, en s’appuyant sur une démarche ethnographique, de comprendre de l’intérieur le sens que des familles originaires d’Afrique de l’Est installées au Québec vs de l’archipel des Comores pour La Réunion confèrent à l’idée d’une collaboration avec l’école. Des entrevues ont été réalisées avec des parents, leurs enfants et les enseignants. Un questionnement simultané des trois catégories d’acteurs permet d’expliciter des attentes, repérer des logiques divergentes, saisir des tensions/incompréhensions, déchiffrer le besoin de reconnaissance. La réflexion finale porte sur des défis à relever pour améliorer la qualité de la relation entre école et familles.