Depuis 1994 une équipe de l’Université de Caen Basse-Normandie a développé une restitution virtuelle de la Rome du IVe siècle p.C. Le prétexte de ce travail est la maquette de 70 m2 réalisée par l’architecte P. Bigot au début du XXe siècle, connue sous le nom de « Plan de Rome ». Le modèle entièrement interactif de la Rome antique permet au visiteur de se déplacer librement dans la ville, à son échelle, d’entrer dans les principaux monuments publics et même de visiter quelques logements privés. La perspective est scientifique et pédagogique. Pour les chercheurs, il s’agit de créer un outil de documentation et d’expérimentation, pouvant continuellement être mis à jour. L’objectif pédagogique est d’offrir aux étudiants, mais aussi aux élèves de l’enseignement secondaire et à un public large, une illustration vivante de la Rome antique et de leur permettre de visualiser une réalité urbaine difficilement perceptible avec les moyens traditionnels. Les questions qui se posent autour d’un tel travail sont nombreuses : pourquoi restituer ? Quelle est la légitimité d’un modèle virtuel ? Quelle est sa place parmi les autres objets scientifiques du domaine des sciences humaines et sociales ? En amont et en aval de ces questions se posent le problème de l’analyse des sources et celui de la réalité virtuelle. Nous allons essayer de montrer comment la solution que nous avons choisie (visite interactive scientifique avec accès dynamique aux sources anciennes) permet de répondre, au moins partiellement, aux questions posées. Les résultats du travail sont accessibles sur l’INTERNET (rome.unicaen.fr) et à l’Université de Caen avec des moyens stéréoscopiques. Nous ne donnerons ici que quelques exemples pris dans le secteur des fora impériaux.