Le mémoire professionnel s’inscrit dans le cadre d’une pratique enseignante réflexive. La formation à et par la recherche mise en place lors de la création des IUFM en 1991 visait à développer ce modèle du praticien réflexif. En 2013, la création des masters MEEF au sein des ESPE actualise l’observation et l’analyse de pratiques et l’ancre davantage dans le stage de formation en alternance. Pour les stagiaires, la principale difficulté ne consiste pas seulement à dépasser cette expérience pratique et à l’intégrer dans une réflexion théorique. Il s’agit désormais de s’inscrire dans un processus de construction d’une identité professionnelle ouverte sur la recherche permanente d’amélioration de la pratique. La manière d’initier à la recherche et les dispositifs mis en œuvre pour l’accompagner jouent un rôle majeur dans ce processus de professionnalisation qui commence dès la formation initiale pour se poursuivre tout au long de la vie. Dans cette communication, nous proposons d’analyser l’évolution du mémoire professionnel en lien direct avec les dispositifs de formation mis en place à l’IUFM puis à l’ESPE de la Réunion depuis une 10e d’années. Pour conduire cette analyse, nous nous appuyons sur un échantillon de mémoires en histoire-géographie et une grille d’analyse permettant de dégager les évolutions en termes de choix de questionnement, de méthodologie d’analyse, de posture professionnelle. Nous nous interrogerons également sur l’intégration du mémoire à la préparation du CAPES. En effet, une majorité de nos étudiants en M2 souhaite repréparer le CAPES. Ils sont donc confrontés à la préparation conjointe du CAPES, du M2 et du mémoire. Nous avons imaginé dans un premier temps que le mémoire pouvait participer à la préparation du CAPES dans son volet disciplinaire (intégration aux questions de programme). Cette communication est l’occasion d’évaluer cet élément. La spécificité du contexte indiaocéanique en termes de formation initiale et de culture disciplinaire inscrit cette communication dans une logique d’adaptation des contenus de formation face aux enjeux d’une professionnalisation en cours de gestation.