L’érosion hydrique est une cause majeure et croissante de dégradation des sols dans de nombreux pays à travers le monde. Or, l’érosion hydrique altère les fonctions du sol dont on sait qu’elles jouent un rôle fondamental dans les équilibres environnementaux et sociétaux. Il est donc essentiel d’apporter aux gestionnaires du territoire des informations spatialisées pour combattre ou prévenir l’érosion des sols. La lutte contre la dégradation des sols liée aux eaux pluviales s’appuie le plus souvent sur des productions cartographiques présentant le phénomène d’érosion hydrique sous la forme de niveaux d’aléa. Depuis quelques années, a été développé par le laboratoire Geophen de l’université de Caen le modèle SCALES (Spatialisation d’éChelle fine de l’Aléa Érosion des Sols) qui permet aux acteurs du territoire de disposer d’informations spatialisées de l’aléa érosion à différentes échelles de temps (annuelle, saisonnière et mensuelle). Il est même possible de prendre en compte les scénarios du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) pour évaluer l’impact du changement climatique sur les niveaux d’aléa à l’horizon 2100. SCALES est un modèle arborescent qui croise des bases de données climatiques (précipitations mensuelles et journalières), topographiques (pentes), agricoles (rotations culturales, gestion des intercultures) et pédologiques. Les banques de données Sol émanent de sondages tarière permettant de cartographier les types de sol et leurs propriétés à l’échelle 1/50 000 lorsque la zone d’étude est un département et à l’échelle 1/25 000 lorsque le territoire est plus petit (bassin versant). Pour chaque zone étudiée, des échantillons de sols référents sont analysés en laboratoire afin de déterminer un paramètre fondamental dans la détermination des aléas : la stabilité structurale des horizons de surface.