Les relations villes-campagnes sont un aspect des dynamiques territoriales largement étudiées en Afrique, que ce soit en périodes d’exode rural comme en temps de crise et de retours. Les travaux récents témoignent d’évolutions notables liées tant aux transformations dans les campagnes (essor spectaculaire du vivrier marchand par exemple) qu’aux changements urbains (mondialisation, émergence de nouveaux acteurs). Dans beaucoup de ces travaux, le point de vue adopté est celui des ménages, des acteurs et des économies rurales, qui subissent, s’adaptent ou innovent selon les contextes. L’objectif de cette présentation est d’analyser comment les ménages urbains, dans leurs pratiques socio-spatiales « régulières » (familiales, agricoles, professionnelles, culturelles, etc.), mobilisent des réseaux qui intègrent les espaces ruraux. Il s’agit d’étudier la spatialisation et la temporalité des relations avec ces espaces ruraux intégrés aux modes de vie urbains. Notre hypothèse est que ces pratiques contribuent à dessiner des liens, complexes, hybrides, dynamiques, qui vont au-delà de la simple interdépendance et permettent de définir de nouvelles territorialités urbain-rural qui, prises du point de vue des ménages urbains, participent complètement aux stratégies d’intégration urbaine.