Science critique et conscience d'auteur : Proust à l'épreuve
Résumé
Modern literary criticism has emphasized the discrepancies or the conflicts between the two “ways” Remembrance hesitates in choosing to follow : that of speculation, and that of romantic fiction. One option (which, until now, has usually been favoured) consists in accusing Proust himself of these conflicts, a strategy which risks disqualifying his consciousness as a writer. Another (opted for by Dorrit Cohn and which we will hereby test) would be to attribute to the narrator the old-fashioned doctrines and ancient dogmas the story itself totally denies, thus preserving the “aesthetic integrity” of Proust’s work.
La critique moderne a mis l’accent sur des discordances ou des conflits entre les deux « côtés » de la Recherche : le versant spéculatif et le versant romanesque. Une option (la plus généralement suivie jusqu’ici) consiste à en accuser Proust lui-même, au risque de disqualifier jusqu’à sa conscience d’auteur. Une autre option (ouverte par Dorrit Cohn et que nous mettons à l’épreuve) consisterait à imputer au narrateur les doctrines surannées et les dogmes datés auxquels le récit de vie apporte un démenti formel, et à sauvegarder ainsi « l’intégrité esthétique » de l’œuvre de Proust.
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