Mike Davis est né en 1947 à Fontana, Californie du Sud. Il réside toujours dans le Golden State et enseigne l'histoire urbaine à l'Université d'Irvine. En 1997, la publication de City of Quartz. Los Angeles, capitale du futur, aux États-Unis et à l'étranger va populariser les idées de la Los Angeles School of Urbanism dont il est certainement aujourd'hui le représentant le plus connu. Le fait le plus marquant, du point de vue de l'histoire des idées sociologiques, réside dans le fait que Davis reprend et tente de dépasser le paradigme de l'écologie urbaine fondée dans les années 1920 à Chicago. Car dans un certain sens, Davis fait sien le programme initial de ses prédécesseurs et il s'agit toujours d'approcher les processus par lesquels les différents groupes sociaux investissent l'espace urbain, se côtoient, se mélangent ou s'évitent. Évidemment, le contexte actuel est très différent : la nation américaine est aujourd'hui consolidée, l'immigration contrôlée, l'urbanisation très avancée mais de nouveaux bouleversements affectent la ville notamment son intégration à l'économie mondiale, la modernisation des techniques de contrôle social. Dans cet article, nous montrerons d'abord quelles sont les innovations que Davis apporte au paradigme de Chicago et la manière dont il s'y prend pour observer les nouveaux enjeux urbains. Nous verrons ensuite que ce programme scientifique s'accompagne de prises de position souvent radicales, délicate dualité qui épistémologiquement se doit d'être questionnée.