Compétences et pratiques des savoirs en sciences de la nature
Résumé
Depuis près d’une dizaine d’années, en France, les programmes d’enseignement de la scolarité obligatoire (école,
collège) se renouvellent profondément. Avec la mise en place du socle commun de connaissances et de compétences
(MENESR, 2006), ils passent d’un monde de disciplines spécifiées à un monde de compétences, « ensemble de valeurs, de
savoirs, de langages et de pratiques ». Ces changements bousculent les disciplines, toujours présentes dans les
programmes, et ils renouvellent la façon de penser les acquisitions scientifiques des élèves. Cette approche par compétences
pourrait paraître, a priori, en adéquation avec les conceptions socioconstructivistes de l’apprentissage prônées par les
recherches didactiques : étude de tâches complexes ; prise en compte de stratégies des élèves pour résoudre ces tâches et
pour favoriser leurs initiatives ; mobilisation active des conceptions des élèves. Mais cela n’est pas sans poser des problèmes
didactiques. Dans notre article, en nous en tenant à la scolarité obligatoire et aux sciences de la nature, nous tentons de
clarifier le système de tensions dans lequel les programmes d’enseignement sont enserrés et de questionner notamment la
nature et les fonctions des tâches complexes qu’ils promeuvent.