L’objectif de cet article est de présenter mon approche qui interroge l’inscription des commerces et de leurs espaces dans la ville aujourd’hui. Il s’agit aussi, à partir des différentes expériences que j’ai engagées, d’aborder la place particulière de l’architecte dans la production de connaissances et d’espaces dans ce difficile domaine de la fonction commerciale. Précisons que notre investigation s’intéresse uniquement à l’évolution des commerces de la grande distribution, c’est-à-dire à «des points de vente à prédominance alimentaire d’une surface supérieure à 120 mètres carrés». Ceux-ci se sont largement développés sous la forme d’espaces insulaires privés, présentant une multipolarisation de l’offre. Cependant, malgré la répétition des formes des équipements et la familiarité des emplacements, les processus de production urbaine peuvent être différents d’un site à l’autre et la fonction commerciale tend à proposer différents formats de commerces. Ainsi, après avoir connu un fort développement quantitatif, mais peu qualitatif, l’architecture commerciale nous paraît devoir être interrogée au regard des liens formés avec les villes en considérant des critères environnementaux et ambiantaux, mais aussi en fonction de l’équilibre entre les différentes typologies de commerce et d’une diversification des modes d’accessibilité.