Les modifications des pratiques agricoles au cours des 50 dernières années sont responsables du déclin important des populations d’oiseaux des milieux prairiaux. L’agriculture de moyenne montagne, tournée presque exclusivement vers l’élevage, a sans doute été moins touchée par l’intensification des pratiques et ces régions ont permis le maintien de certaines populations gravement menacées de disparition en plaine. Sur la base de deux séries de huit IPA appariés, notre travail compare l’avifaune nicheuse d’une exploitation agricole (ferme du Montrainsant située dans le massif du Jura à 850 m d’altitude), qui applique des propositions de gestion favorables à la flore et la faune avec celles des exploitations situées immédiatement en périphérie et qui appliquent une gestion désormais classique dans une région d’élevage comme le Haut-Doubs. La richesse en espèces est globalement la même sur l’exploitation agricole du Montrainsant que dans les environs proches. Par contre, le peuplement d’oiseaux est sensiblement plus abondant sur la ferme du Montrainsant qu’aux alentours. Cette différence concerne très majoritairement la guilde des espèces liées aux paysages dépendants de l’activité agricole et pas du tout les espèces strictement forestières. Quatre espèces d’oiseaux (une, le Tarier des prés Saxicola rubetra, au risque 0,05) sont plus abondantes sur l’exploitation du Montrainsant que sur les exploitations limitrophes. A l’opposé, deux espèces sont plus abondantes sur les exploitations situées en périphérie du Montrainsant, (une, la Buse variable Buteo buteo, au risque 0,05), mais la méthode IPA n’est pas adaptée à cette espèce.