Les barrages de Manantali et de Diama ont été mis en place sur le fleuve Sénégal pour favoriser le développement de l’agriculture irriguée, l’électrification et la navigation, et répondre ainsi aux graves conséquences environnementales et socio-économiques des sécheresses des dernières décennies. Mais dans le bas delta du fleuve, les dysfonctionnements hydrologiques qui en ont découlés, y ont engendré non seulement la dégradation du milieu biophysique, mais également la disparition de la plupart des activités socio-économiques liées. C’est pour remédier à ces conséquences dramatiques qu’a été crée le Parc National du Diawling (PND) en 1991 du côté mauritanien. Sa vocation était de concilier la protection de l’environnement et le développement socio-économique des collectivités locales. Des diagnostics réalisés par des analyses diachroniques d’images satellites et de photos aériennes, vérifiés et complétés sur le terrain par des enquêtes auprès des populations et des gestionnaires du Parc ont montré que la mise en place du PND a permis une réelle réhabilitation du Bas Delta ; sur le plan environnemental avec la remise en eau des plaines inondables qui a favorisé une bonne régénération de la végétation sur les dunes et dans les bassins d’inondation, ainsi qu’un bon potentiel halieutique et le retour d’une riche faune ornithologique ; sur le plan socio-économique avec la restauration des activités de pêche, d’élevage, de cueillette et le développement du maraîchage. Toutefois de nombreux problèmes environnementaux subsistent et les conditions de vie des populations restent encore difficiles malgré une amélioration sensible. Le grand défi du parc aujourd’hui est de concilier les activités d’exploitation des ressources naturelles, base de l’économie locale, et la conservation de la biodiversité, une de ses vocations majeures. C’est dans ce contexte que nous avons mis en œuvre un SIG intégrant des données issues de traitements d’images satellites, de terrain et de cartes mentales des ressources et de calendrier d’usages pour identifier les risques de dégradation des ressources et de conflits d’usage liés aux différentes activités pratiquées par les populations du bas delta mauritanien du fleuve Sénégal.