Trois exemples, le massif du Jura en France, le sud du Gansu et l'est du plateau tibétain en Chine, montrent en quoi les perturbations anthropogéniques peuvent, par des voies différentes, mais des principes écologiques identiques, avoir des conséquences en matière de transmission d'un pathogène, l'échinocoque alvéolaire. Dans le premier cas, c'est l'évolution des pratiques agricoles (elle même déterminée par la politique agricole commune européenne) qui a conduit à des changements paysagers et indirectement au renforcement de la transmission du parasite dans les zones de moyenne montagne spécialisées dans la production herbagère en prairie permanente. Dans le deuxième cas, c'est la déforestation d'espaces montagnards qui a successivement conduit à un renforcement du cycle parasitaire, puis ensuite à son déclin quand l'espace pastoral est devenu agricole. Enfin dans le troisième cas, c'est la gestion du pâturage dans les prairies du plateau tibétain qui module l'intensité de la transmission. D'une façon générale, ces évolutions sont la cause de biomasses de micromammifères régulièrement importantes qui s'accompagnent de dégâts importants aux cultures et prairies, allant jusqu'à une compétition supposée avec le bétail, comme c'est le cas sur le plateau Tibétain avec les pikas et les yaks. Dans ce contexte la gestion des prairies et les programmes de contrôle des maladies et des « pestes agricoles » devraient donc prendre en compte les principes de biologie de la conservation et de gestion multi-fonctionnelle de tels écosystèmes