Ce projet vise à étudier le vivant sous le prisme de deux marges : une marge géographique - la haute montagne - et une marge scientifique - la construction d'une connaissance hybride entre sphères non académiques et recherche académique. Les trois parties de la thèse se structurent ainsi : (i) l'analyse de la construction d'un savoir biologique à limite même de la vie ; (ii) les recherches contemporaines menées sur les plantes de hautes altitudes (évolution et écologie historique) ; (iii) une analyse de différentes mises en récit de cette science en haute montagne (scientifique, artistique, littéraire, populaire) et leur implication possible sur la relation humains/non humains. Nous nous appuierons sur les plantes vasculaires comme modèle biologique dans trois cadres d'analyse : la géohistoire avec un focus particulier sur la géographie des sciences ; l'écologie scientifique, impliquant la botanique, la taxinomie, la biogéographie et l'écologie historique ; et l'ethnobotanique, comme outil d'analyse d'un exemple contemporain et situé de la relation humains/plantes. Cette démarche hybride vise à comprendre en quoi la haute montagne est un espace singulier de science et un espace révélateur de la transformation du vivant, en s'appuyant sur les plantes vasculaires comme groupe biologique à même de témoigner de l'évolution de la biodiversité, de l'habitabilité terrestre et de notre relation au vivant.