L’Aide Publique au Développement à Madagascar: des effets controversés. Étude de cas dans les communes rurales d’Ankilimaliniky et de Tsianisiha - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2019

Official Development Assistance in Madagascar: controversial effects. Case study in the rural communes of Ankilimaliniky and Tsianisiha

L’Aide Publique au Développement à Madagascar: des effets controversés. Étude de cas dans les communes rurales d’Ankilimaliniky et de Tsianisiha

Tiava Nandrasa

Résumé

In the development process, aid is an economic reality. Among these aids is the Official Development Assistance (ODA). However, if we take the example of the economy of Madagascar, the effect or impact of these aids - which often create debt - is not well documented. Thus, we proposed to undertake work on the study of the effects of ODA in Madagascar (macroeconomics) and particularly in the rural township of Ankilimaliniky and Tsianisiha in the Atsimo Andrefana Region of Madagascar (microeconomics). Historical data, World Bank ODA data and FAO data on rice production in Madagascar were analyzed. Over the period from 1960 to 2018, macroeconomic analysis demonstrated the direct and indirect impact of ODA on economic growth in Madagascar. A survey was conducted among ODA beneficiary farmers who financed in Ankilimaliniky and Tsianisiha (i) the construction of dam and irrigation canal, (ii) access to credit, and (iii) , access to drinking water and land ownership. Also, the perception of well-being by the population of the study areas was analyzed. The historical analysis since 1960 shows the inefficiency of ODA in the promise of development. Over the period from 1960 to 2018, macroeconomic analysis demonstrated the direct and indirect impact of ODA on economic growth in Madagascar. Among other things, the classic growth model indicates that, on average, US $ 21.8 per capita ODA is expected to result in 1.7 points of annual economic growth [99% CI: -12.1 - 15.5]. However annual economic growth per capita is -0.78 [extreme: -19.3 - 6.7]. If ODA finances rice production, it improves the growth of rice production (0.11 point per year). In the two town of study, the survey of 409 farmers reveals, on the 2016 campaign, (i) the positive effect of ODA with an increase in lentil and cape pea production;(ii) but a negative effect on cassava and maize production. The overall improvement of beneficiaries' income and their perception of well-being is evident. ODA financed farmers' access to credit through a microfinance institution. But, our results show that farmers' access to credit does not significantly improve their income through production compared to other activities such as collecting local products. All of our results show that the effects or impacts of ODA can go back and forth- negative and positive - depending on the angle of analysis. It is clear that from 1960 to 2018, there is no tangible economic growth in Madagascar despite the aid in various forms. Going back to the case of the rural townships of Ankilimaliniky and Tsianisiha, we think that the ODA did not affect the priorities of the beneficiaries. This situation is explained by the gap between the requirement of the population, the priority of the government, and the interest of the donors. Yet, irrigation financing in the southern sub-region is crucial for agricultural activities and livestock production to better fight poverty by starting with each family. Knowing that health is the first wealth according to Malagasy wisdom, we are planning soon to carry out in Ankilimaliniky and Tsianisiha studies on health economics and agricultural and livestock activities - focusing on two water-related diseases what are malaria and schistosomiasis.
Dans le processus de développement, les aides sont une réalité économique. Parmi ces aides figurent l’Aide Publique de Développement (APD). Pourtant, si on prend l’exemple de l’économie de Madagascar, l’effet ou impact de ces aides – qui souvent créent de l’endettement – n’est pas bien documenté. Ainsi, nous nous sommes proposés d’entreprendre les travaux sur l’étude d’effets de l’APD à Madagascar (macroéconomie) et particulièrement dans les communes d’Ankilimaliniky et de Tsianisiha dans la Région Atsimo Andrefana de Madagascar (microéconomie). Les données historiques, les données de la Banque mondiale sur l’APD et les données de la FAO sur la production de riz à Madagascar ont été analysées. Une enquête a été menée auprès des agriculteurs bénéficiaires de l’APD qui a financé à Ankilimaliniky et à Tsianisiha (i) la construction de barrage et de canal d’irrigation, (ii) l’accès au crédit, et (iii) l’accès à l’eau potable et au titre foncier. Aussi, la perception du bien-être par la population des zones d’étude a été analysée. L’analyse historique depuis 1960 montre l’inefficacité de l’APD dans la promesse de développement. Sur la période de 1960 à 2018, l’analyse macroéconomique a démontré l’impact direct et indirect de l’APD sur la croissance économique à Madagascar. Entre autres, le modèle classique sur la croissance indique qu’en moyenne l’APD de 21,8 US dollar par habitant devrait entrainer 1,7 point de croissance économique annuelle [IC99% : -12,1 - 15,5]. Pourtant, la croissance économique annuelle par habitant est de -0,78 [extrêmes : -19,3 – 6,7]. Si l’APD finance la production rizicole, cela améliore la croissance de production de riz (0,11 point par an). Dans les deux communes d’étude, l’enquête sur 409 agriculteurs révèle, sur la campagne 2016, (i) l’effet positif de l’APD avec une augmentation de la production de lentilles et de pois de cap ; (ii) mais un effet négatif sur la production de manioc et de maïs. L’amélioration globale de revenu des bénéficiaires et leur perception de bien-être est évidente. L’APD a financé l’accès des agriculteurs au crédit à travers une institution de microfinance. Cependant, nos résultats démontrent que l’accès des agriculteurs au crédit n’améliore pas de façon significative leur revenu via la production, ce, par comparaison à d’autres activités comme la collecte de produits locaux. L’ensemble de nos résultats montre que les effets ou impacts de l’APD peuvent aller dans les deux sens – négatif et positif – selon l’angle d’analyse. Force est de constater que de 1960 à 2018, nous ne notons pas de croissance économique tangible à Madagascar malgré les aides sous différentes formes. En revenant sur les cas des communes d’Ankilimaliniky et de Tsianisiha, nous pensons que les APD n’ont pas touché les priorités des bénéficiaires. Cette situation s’explique par le décalage entre le besoin de la population, la priorité du gouvernement, et l’intérêt des donateurs. Pourtant, le financement de l’irrigation dans le sud subaride est crucial pour les activités agricoles et pour l’élevage afin de mieux lutter contre la pauvreté en commençant par chaque famille. Sachant que la santé est la première richesse selon la sagesse malagasy, nous envisageons prochainement de réaliser à Ankilimaliniky et à Tsianisiha des études portant sur l’économie de la santé, les activités agricoles et l’élevage – axées sur deux maladies liées à l’eau que sont le paludisme et la bilharziose.
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Tiava Nandrasa. L’Aide Publique au Développement à Madagascar: des effets controversés. Étude de cas dans les communes rurales d’Ankilimaliniky et de Tsianisiha. Economies et finances. Université d'Antananarivo, 2019. Français. ⟨NNT : ⟩. ⟨tel-04596982⟩

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