Representations and practices involved in orientation' (co)accompaniment for youths within "Education prioritaire" territories : Co-act within territories in the legal frame of partnership between stakeholders of orientation
Représentations et pratiques en jeu dans les (co)accompagnements à l'orientation des jeunes en territoire d'éducation prioritaire : co-agir sur les territoires dans le cadre de la gestion de l'action publique partenariale entre les parties prenantes de l'orientation
Résumé
This work concerns practices and representations about career guidance of middle and high school students that involves social sorting during educational milestones (Landrier & Nakhili, 2010), which contributes to the reproduction of social inequalities (Bourdieu & Passeron, 1970). We specifically study urban territories with lover socio-economic conditions needing more public support for infrastructure and education: “éducation prioritaire” (priority education) and “quartiers politiques de la ville” areas. These public policies rely on the management paradigm of New Public Management (NPM) (Bezès, 2009). NPM encourages partnerships to better address social needs while reducing costs. We are particularly interested in the guidance practices that are carried out by many different stakeholders who form a "nebula" (Paul, 2002, 2009, 2004): public administration, private companies and NGOs. Their characteristics in terms of practices, professional identities (Fray & Picouleau, 2018), and representations (Jodelet, 1989) differ. However, in the context of career guidance in priority education, they all work with the same young people through partnerships. How do students targeted by the various guidance practices within these territories take the messages and actions into account? How relevant are they for their career choices?Starting from this point, the research question examines the representations at the heart of guidance and co-guidance practices (Vergnaud, 2007). We are evolving within two scientific fields: educational sciences to study the practices implemented and the underlying representations; management sciences to understand the relationships between various stakeholders working in the same territories. The concept of situations (Girin, 1983; Ostrom, 1983; Pastré, 2002) bridges these two fields and allows the analysis of interactions and representations within a defined spatiotemporal framework.To understand the interactions between the individual and the collective, between practices and co-practices in situations of (co)guidance in priority education, we navigate the different systems at stake (Bronfenbrenner, 1979). These practices involve both career guidance for young people and collaboration among stakeholders involved in the same territories, as they all act in the same space for the same young people.We used an abductive methodology (Dumez, 2016), going back-and-forth between the literature and the qualitative and quantitative field study. It presents different types of analyses on semi-structured interviews with stakeholders: thematic (semantic, transversal, reflective), lexical, network-mapping-based. Portraits of young people as case studies to understand the effects of career guidance on life journeys complete the data.This work contributes to enhancing theoretical and methodological concepts and unveils action areas for stakeholders in career guidance to contribute to greater social justice. It provides an illustration of guidance practices and representations, as well as a renewed perspective on human agency at the heart of systems. Therefore, shared training enabling stakeholders to self-reflect on their practices and representations can reshape the guidance actions landscape. Building strong communities around guidance activities could ignite a solid territorial identity.
Cette thèse porte sur l'accompagnement à l'orientation scolaire des collégien·ne·s et lycéen·ne·s dans les territoires en éducation prioritaire (TEP). L'orientation met en œuvre des tris sociaux lors de paliers scolaires (Landrier & Nakhili, 2010) qui contribuent à la reproduction des inégalités sociales (Bourdieu & Passeron, 1970). Les politiques publiques d'éducation prioritaire reposent sur l'application du paradigme de la gestion de l'action publique par le Nouveau management public (NPM) (Bezès, 2009). Le NPM valorise les actions en partenariat dans une logique de meilleure réponse aux besoins et de réduction des coûts. Nous nous intéressons particulièrement aux pratiques d'accompagnement à l'orientation qui, en éducation prioritaire, sont portées par de nombreuses parties prenantes (administratives, privées et associatives) qui forment une « nébuleuse » (Paul, 2002, 2009, 2004). Leurs caractéristiques en termes de pratiques, d'identités professionnelles (Fray & Picouleau, 2018) et de représentations (Jodelet, 1989) diffèrent. Pourtant, dans le contexte de l'accompagnement à l'orientation en éducation prioritaire, toutes agissent auprès des mêmes jeunes par la mise en partenariat. Comment les jeunes visé·e·s par les accompagnements s'approprient-ils·elles les messages et les actions menées, qui peuvent être très différentes ? Notre question de recherche interroge ainsi les représentations au cœur des pratiques d'accompagnement et de co-accompagnement (Vergnaud, 2007). Nous nous inscrivons dans le champ des sciences de l'éducation et de la formation afin d'étudier les pratiques mises en place et les représentations sous-jacentes ; ainsi que dans celui des sciences de gestion pour comprendre les relations entre les accompagnant·e·s à l'orientation qui travaillent sur les mêmes territoires. Nous lions ces deux champs par le concept de situations (Girin, 1983; Ostrom, 1983; Pastré, 2002) qui permet d'analyser les interactions et les représentations dans un cadre spatio-temporel défini.Notre recherche interroge ainsi les interstices pour comprendre les interactions entre l'individuel et le collectif, entre les pratiques et les co-pratiques dans des situations de (co)accompagnement à l'orientation sur les territoires en éducation prioritaire. Ces pratiques relèvent à la fois de l'accompagnement à l'orientation envers les jeunes et de la collaboration entre les parties prenantes impliquées sur les territoires puisque toutes agissent sur le même espace, pour les mêmes jeunes.Nous mobilisons une méthode abductive (Dumez, 2016), constituée d'allers et venues entre la littérature et le terrain, à la fois qualitative et quantitative. La méthodologie revient sur notre cheminement durant le doctorat et les différents types d'analyses menés à partir d'entretiens semi-directifs : thématique (sémantique, réflexive et transversale), lexicale, cartographique des réseaux. Enfin nous proposons des portraits de jeunes comme études de cas pour saisir les effets de l'accompagnement sur les trajectoires de vie.Notre travail propose des implications théoriques, pratiques et méthodologiques qui sont le fruit du rapprochement de deux disciplines. Nous apportons ainsi un enrichissement des concepts théoriques et méthodologiques ainsi que des axes d'action pour les parties prenantes de l'accompagnement à l'orientation afin de contribuer à davantage de justice sociale par l'orientation. Notre travail de thèse apporte une illustration des pratiques et représentations d'accompagnement à l'orientation ainsi qu'une perspective renouvelée du pouvoir d'agir de l'humain au cœur des systèmes, donc ouvre la porte à des possibilités de formations partagées ; par l'articulation des différents systèmes (Bronfenbrenner, 1979) impliqués dans les situations d'accompagnement à l'orientation en TEP comme création de territoires spécifiques ; en plus d'insister sur le besoin de considérer les jeunes au cœur des accompagnements.
