Support for students' engagement to work in 'difficult' vocational high school classes: using a mixed method to analyse the experience of the PE teacher and students over a school year
Le soutien à l'engagement au travail des élèves en classes « difficiles » de lycée professionnel : recours à une méthode mixte pour l'analyse de l'expérience de l'enseignant d’EPS et des élèves au cours d’une année scolaire
Résumé
Students enrolled in vocational high schools (VHS) who have undergone an unchosen orientation, particularly in industrial fields, have difficulty engaging in school work (Arrighi & Gasquet, 2010). In this respect, the teacher-student relationship based on the teacher's social support appears to be a lever for their engagement in school work (Jennings & Greenberg, 2009; Poling et al., 2022). The aim of our research is to analyse this supportive relationship between the teacher and all the pupils in the class, based on an analysis of their activity and their experience in class, over the school year. The aim is to investigate the following questions: a) do students in difficult VHS classes experience support from their teacher during the year, helping them to engage in class work? b) what is supportive for them and allows them to modify their engagement? c) can we identify moments of support for work that are shared between the teacher and the students in the same class, and what is the dynamic of construction of the experience of support lived by each during these moments?
To analyse the activity and experience of support in the classroom, we conducted our research in the Course of Action Research Programme (Theureau, 2006, 2015) in cognitive anthropology. Using a mixed method (Greene et al., 1989), we collected and articulated two types of data, at three periods of the year: quantitative data, collected from the CASSS questionnaire (Malecki & Elliott, 1999) presented to 304 students from 15 classes, from four VHSs; and qualitative data collected from a self-confrontation interview conducted with four teachers (n=19) and 18 students (n=35). The data processing consisted of a statistical analysis of the students' perception of the teacher's social support, and the identification of the components of the teacher's and students' course of action (Theureau, 2006). Second, the data were articulated to understand the construction of support for work engagement in the classroom over the course of a year.
At the level of all students studied, our results show relative stability in the perception of a supportive teacher throughout the year for students. However, at the quartile level, perceived teacher support varies over the year. The situational updating of mutual knowledge between teacher and students appears to be the cornerstone of shared support moments. A local analysis of the moments of support experienced by the students allowed us to identify certain actions of the teacher (i.e. physical engagement, individual speaking, or his physical presence) as signifying for the students a help to get to work. Finally, our study defined, from the teacher's and students' perspective, teacher support as a compromise between "being demanding" and "caring".
The results are discussed in four points: 1) students' perception of teacher support over the course of the year as an important dimension of LP students' engagement; 2) teacher support against a backdrop of humour and emotional security as a cornerstone of their engagement; 3) mutual knowledge at the heart of shared moments of support; and 4) the integration of the contextualised questionnaire with the PRCA observatory as a mixed method for accessing the experience of classroom support. Future methodological perspectives are then proposed to enrich this research.
Les élèves scolarisés en lycée professionnel (LP) ayant subi une orientation non choisie, notamment dans les filières industrielles, rencontrent des difficultés d’engagement dans le travail scolaire (Arrighi & Gasquet, 2010). À ce titre, la relation enseignant-élèves basée sur le soutien social de l’enseignant apparaît comme un levier à leur engagement dans le travail scolaire (Jennings & Greenberg, 2009 ; Poling et al., 2022). L’objectif de notre recherche est d’analyser cette relation soutenante entre l’enseignant et tous les élèves de la classe, à partir d’une analyse de leur activité et de leur vécu en classe, sur l’année scolaire. Il s’agit d’investiguer les questions suivantes : a) les élèves en classes difficiles de LP vivent-ils un soutien de leur enseignant au cours de l’année, les aidant à s’engager dans le travail en classe ? b) qu’est-ce qui fait soutien pour eux et leur permet de modifier leur engagement ? ; c) peut-on repérer des moments de soutien au travail qui sont partagés entre l’enseignant et les élèves d’une même classe, et quelle est la dynamique de construction de l’expérience de soutien vécue par chacun au cours de ces moments ?
Pour analyser l’activité et l’expérience de soutien en classe, nous avons mené notre recherche dans le Programme de recherche du cours d’action (Theureau, 2006, 2015) en anthropologie cognitive. À partir d’une méthode mixte (Greene et al., 1989), nous avons recueilli et articulé deux types de données, à trois périodes de l’année : des données quantitatives, recueillies à trois périodes de l’année, à partir du questionnaire CASSS (Malecki & Elliott, 1999) présenté à 304 élèves de 15 classes, issues de 4 LP ; et des données qualitatives recueillies à partir d’un entretien d’autoconfrontation conduit avec 4 enseignants (n=19) et 18 élèves (n=35). Le traitement des données a consisté à faire une analyse statistique de la perception du soutien social de l’enseignant par les élèves, et à identifier les composantes du cours d’action de l’enseignant et des élèves (Theureau, 2006). Ensuite, les données ont été articulées afin de comprendre la construction du soutien à l’engagement au travail, en classe, au cours d’une année.
À l’échelle de tous les élèves étudiés, nos résultats montrent une relative stabilité de la perception d’un enseignant soutenant tout au long de l’année, pour les élèves. Cependant, à l’échelle des quartiles, le soutien de l’enseignant perçu varie au cours de l’année. L’actualisation, en situation, de connaissances mutuelles entre l’enseignant et les élèves apparaît comme la pierre angulaire des moments de soutien partagés. Une analyse locale des moments de soutien vécu par les élèves a permis d’identifier certaines actions de l’enseignant (i.g. engagement physique, prise de parole individuelle, ou encore sa présence physique) comme signifiant pour les élèves une aide à se mettre au travail. Enfin, notre étude a permis de définir, du point de vue de l’enseignant et des élèves, le soutien de l’enseignant comme un compromis entre « être exigeant » et « prendre soin ».
Les résultats sont discutés en quatre points : 1) la perception du soutien de l’enseignant par les élèves au cours de l’année comme dimension importante de l’engagement des élèves de LP ; le soutien de l’enseignant sur fond d’humour et de sécurité affective, comme pierre angulaire de leur engagement ; 3) les connaissances mutuelles au cœur des moments de soutien partagés ; 4) l’intégration du questionnaire contextualisé à l’observatoire du PRCA comme méthode mixte pour accéder à l’expérience de soutien en classe. Des perspectives méthodologiques futures sont ensuite proposées pour enrichir cette recherche.
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