Urban Arctic Place
L’espace urbain arctique.
Résumé
The Arctic, like all extreme environments, has long constituted a privileged space to the study of Man-Nature relationship. However, researchers have been slow to take into account the fact that the majority of boreal residents is urban and that northern cities are, most often, essentially populated by non-natives. The Arctic certainly no longer represents an isolate; globalization and climate change are profoundly modifying this strategic space for humanity. In this context, the fate of polar localities benefits greatly from being considered from the holistic perspective of geographers. After a "Scientific Positioning" section shedding light on the "boreal city" as an object of research and the issues it raises for global society, this work looks again at the processes involved in "Populating the Extreme", drawing on key concepts in the discipline (determinism, resources, settlement, (an)ecumene, frontier). The next part, 'Urbanising the extreme, integrating it', puts the notion of the polar city to the test of the categories of geographical analysis and opens up the debate of a possible convergence towards the idea of the 'global city'. Finally, taking a temporal and multi-scalar approach, the question of 'the polar town as a vulnerable place is raised. Indeed, polar urban locality, uncertain of its future, seems intrinsically more vulnerable than the mid-latitude city because i) it is located at the edge of the ecumene, far away from the major centers of the world system, and will remain so for a long time to come, ii) in physical and human environments that are harsh for humans, and iii) undoubtedly among the most fluctuating on the planet. Ultimately, the current dynamics of boreal urban areas show a differentiated process of de-nordification, provided we accept that the North cannot be defined solely by a single physical criterion.
L’Arctique, comme tous les milieux extrêmes, constitue depuis longtemps un espace privilégié pour l’étude des rapports Homme-Nature. En revanche, les chercheurs ont tardé à rendre compte du fait que les résidents boréaux sont majoritairement urbains
et que les villes sont, le plus souvent, essentiellement peuplées d’allochtones. L’Arctique ne représente assurément plus un isolat ; la mondialisation et le changement climatique modifient profondément cet espace stratégique pour l’humanité. Dans ce contexte, le destin des localités polaires gagne beaucoup à être pensé dans la perspective holistique des géographes. Après un « Positionnement scientifique » éclairant l’objet ‘ville boréale’ et ses enjeux pour la société mondiale, ce travail revient sur les processus permettant de « Peupler l’extrême » en convoquant des concepts clefs de la discipline (déterminisme, ressource, peuplement, (an)écoumène, front pionnier). La partie suivante, « Urbaniser l’extrême, l’intégrer », met la notion de ville polaire à l’épreuve des catégories de l’analyse géographique et ouvre le débat d’une éventuelle convergence vers l’idée de ‘ville globale’. Enfin, dans une approche temporelle et multi scalaire, la réflexion s’achève sur « La ville polaire comme territoire vulnérable ». De fait, celle-ci, incertaine de son avenir, semble intrinsèquement plus vulnérable que celle des latitudes moyennes parce que i) elle se situe aux marges de l’écoumène, éloignée, et pour longtemps encore, des grands centres du système-monde, ii) dans des environnements physiques et humains contraignants, et iii) sans doute parmi les plus fluctuants de la planète. Au final, la dynamique actuelle des espaces urbains boréaux, présente un processus de dé-nordification différencié, pour peu que l’on accepte que le Nord ne se définisse pas seulement par un unique critère physique.
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