En France, un mouvement d’intervention artistique s’est épanoui dans les années 1970 et 1980, renouvelant la fonction de l’art dans l’urbanisme. Pour ne citer que quelques projets : l’Axe majeur (1980-) à Cergy-Pontoise, le Meta (1985-1992), La Perspective (1985-1994) et le Carré urbain (1989-1998) à Saint-Quentin-en-Yvelines, La Tour blanche (1985) à Vénissieux et le Canyoneaustrate (1982-1988) à Paris. Dans un premier temps, ce mouvement, à l’initiative du Secrétariat général du Groupe central des villes nouvelles, fut théorisé comme un « art urbain » reposant sur le fait que certains artistes contemporains acceptaient de prendre des risques en travaillant en équipe pluridisciplinaire. Dans un second temps, le mouvement fut relié à l’« environnement », terme en art contemporain désignant un espace de synthèse des arts au profit d’une expérience sensorielle immersive. Notre thèse vise à mettre en lumière cet art qui s’invente comme une approche d’aménagement territorial ayant trait à la configuration paysagère, au rétablissement de la relation de l’homme avec l’environnement et à la mise en valeur d’un site. Utiliser le néologisme « art-environnement » revient à porter un regard nouveau sur cette approche urbanistico-artistique qui implique une opération complexe à la fois sur la réalité urbaine, le sentiment des visiteurs et des habitants, leur perception, connaissance et mémoire individuelle et collective à l’égard d’un paysage, tout en ouvrant la voie à un urbanisme plus humain et imaginatif.