Contribution des systèmes agroforestiers à base de cacaoyers à la dynamique des savanes périforestières sur le confluent Mbam-Sanaga au Centre Cameroun - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2022

Contribution of cocoa-based agroforestry systems to the dynamics of peri-forest savannahs on the Mbam-Sanaga confluence in Centre Cameroon

Contribution des systèmes agroforestiers à base de cacaoyers à la dynamique des savanes périforestières sur le confluent Mbam-Sanaga au Centre Cameroun

Résumé

The forest-savannah contact area of the Centre Cameroon has been facing an expansion of cocoa farming for almost a century. The objective of this work is to present the characteristics and typology of cocoa-based agroforestry systems, as well as their implications within the mosaic. To achieve this, the approach used was based on the collection of qualitative and quantitative data through documentary research, semi-structured interviews, questionnaire surveys of 105 farming households, and floristic surveys on plots of one hectare each. The analyses carried out show that the expansion of cocoa production in the area is linked to favourable soil and climatic conditions and the socio-economic context. These developments result in the establishment of a diversity of cropping systems, including: traditional systems in which indigenous biodiversity is relatively high and yields low, i.e. around 0.7 to 1.2 tonnes/ha; innovative systems that include a high level of agrodiversity, essentially fruit trees, and yields of 1.5 tonnes/ha on average; and full-sun systems in which the associated trees are very scattered, but yield 1.5 to 2 tonnes/ha. Diachronic analyses of satellite images show that forests and agroforests declined by 25,4443.89 ha between 1990 and 2000, i.e. by - 71.31%, due to the cocoa production decline of the 1990s. On the other hand, between 2000 and 2020, they increased by +27759.02 ha, i.e. an increase of +27.12% in 20 years. Savannahs have also declined by 301101.04 ha, i.e. a decrease of - 6.20% over the period. In terms of percentage of land cover, the results of the analysis of the dynamics show that forests and agroforests went from 46.92% in 1990 to 13.46% in 2000, a negative balance of -33.46%. On the other hand, there was an increase in area between 2000 and 2020, from 13.46% to 17.11% respectively, i.e. a positive balance of +3.65%. In addition, savannahs and degraded forests, which occupied 38.89% in 1990, increased to 63.83% in 2000, which represents a positive balance of +24.92%. On the other hand, they experienced a negative balance of -3.96% between 2000 and 2020, when they dropped to 59.85%. The extension of cocoa-based agroforests favours a densification of woody plants in savannah territory. Floristic surveys indicate a density of 547 individuals per hectare divided into 25 species and 17 families in the savannah, compared with 1093 individuals divided into 32 species and 21 families in cocoa-based agroforests established in the savannah. From a socio-economic point of view, this extension of cocoa tree-based agroforests in the savannah constitutes a remunerative activity for the producers and the many traders who live from this activity. The expansion of savannah agroforests also contributes to an increase in carbon storage, the values of which are estimated at 21.94 t C.ha-1 in agroforests compared to 17.94 t C.ha-1 in non-exploited savannahs. It is therefore important to encourage the development of these agroforests in savannah territory in the perspective of sustainable development.
La zone de contact forêt-savane du Centre Cameroun fait face depuis près d’un siècle à une expansion de la cacaoculture. L’objectif de ce travail est de présenter les caractéristiques et la typologie des systèmes agroforestiers à base de cacaoyers, ainsi que leurs implications au sein de la mosaïque. Pour y parvenir, la démarche utilisée s’est appuyée sur une collecte des données qualitatives et quantitatives à travers la recherche documentaire, des entretiens semi structurées, des enquêtes par questionnaires auprès de 105 ménages agricoles, des relevés floristiques sur des placettes de 1 hectare chacune. Il ressort des analyses effectuées que l’expansion des mises en valeur cacaoyères dans la zone est liée aux conditions pédoclimatiques et au contexte socio-économique favorables. Ces mises en valeur se traduisent par l’implantation d’une diversité de systèmes culturaux parmi lesquels : les systèmes traditionnels dans lesquels la biodiversité indigène est relativement importante et les rendements faibles, soit environ 0,7 à 1,2 tonnes/ha ; les systèmes innovants qui comportent une forte agrodiversité constituée essentiellement d’arbres fruitiers et des rendements de 1,5 tonnes/ha en moyenne ; les systèmes de plein soleil dans lequel les arbres associés sont très éparpillés, mais donnent de rendements de 1,5 à 2 tonnes/ha. Les analyses diachroniques des images satellitaires montrent que les forêts et agroforêts ont connu entre 1990 et 2000 une regression de -254443,89 ha ; soit de -71,31%, du fait de la déprise cacaoyère des années 90. Par contre, entre 2000 et 2020, elles ont connu un accroissement de +27759,02 ha, soit une augmentation de +27,12 % en 20 ans. Les savanes ont également régressé de -301101,04 ha ; soit une diminution de - 6,20% au cours de la période. En termes de pourcentage d’occupation du sol, les résultats de l’analyse de la dynamique montrent que les forêts et agroforêts sont passées de 46,92% en 1990 à 13,46% en 2000 ; soit un bilan négatif de -33,46%. Par contre, l’on observe un regain de superficie entre 2000 et 2020 où elles sont passées de 13,46% à 17,11% respectivement ; soit un bilan positif de +3,65%. En outre, les savanes et forêts dégradées qui occupaient 38,89% en 1990, ont connu une augmentation pour se situer à 63,83% en 2000 ; ce qui représente un bilan positif de +24,92%. Par contre, elles ont connu un bilan négatif de -3,96% entre 2000 et 2020, date à laquelle elles ont chuté à 59,85%. L’extension des agroforêts à base de cacaoyers favorise une densification des ligneux en territoire de savane. Les relevés floristiques indiquent une densité de 547 individus par hectare répartis en 25 espèces et 17 familles en savane, contre 1093 individus répartis en 32 espèces et 21 familles dans les agroforêts à base de cacaoyers implantés en savane. Sur le plan socioéconomique, cette extension des agroforêts à base de cacaoyers en savane constitue une activité rémunératrice pour les producteurs et les nombreux commerçants qui vivent de cette activité. L’expansion des agroforêts de savane concoure aussi à une augmentation des stocks de carbone dont les valeurs sont estimées à 21,94 t C.ha-1 dans les agroforêts contre 17,94tC.ha-1 dans les savanes non exploitées. Il est alors important d’encourager l’aménagement de ces agroforêts en territoire de savane dans la perspective du développement durable.
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Citer

Fabrice Mopi Touoyem. Contribution des systèmes agroforestiers à base de cacaoyers à la dynamique des savanes périforestières sur le confluent Mbam-Sanaga au Centre Cameroun. Sciences de l'Homme et Société. Université de Yaoundé I, 2022. Français. ⟨NNT : ⟩. ⟨tel-04210879⟩

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