Carne Amictus : Vêtir le prêtre, parer l'autel au temps de l'hyperréalisme eucharistique - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2019

Carne Amictus: Clothing the Priest, Adorning the Altar at the Age of "Eucharistic Hyperrealism"

Carne Amictus : Vêtir le prêtre, parer l'autel au temps de l'hyperréalisme eucharistique

Julie Glodt

Résumé

In the late Middle Ages, the heightened devotion to the Eucharist implies new ways to see the mass in the occidental Christendom. From the establishment of the Corpus Christi day to the Reformation, the liturgical textiles, as a supple and removable material, highlight the gestures, objects, actors and temporalities of the ritual by veiling and revealing them. Fragile and unknown, these textiles are essential components of late-medieval visual culture. Medieval texts, images and even surviving textiles are studied and compared to trace the history of an ephemeral ritual set. Considered as a whole, the garments, altar clothes and linens spread out around the Eucharist, form a meaningful set. Their colors, decorations and movements enhanced the ritual temporalities and rythms. They also contribute to delineate a “eucharistic space,” which is the visual epicentre of late-medieval devotion. The liturgical textiles are in contact with two different bodies : the body of Christ in sacramental form and the priest’s body, which they cover. By emphasizing the quasi-demiurgic power of the celebrant, they invit us to rethink priestly spirituality. This ritual anthropology allows us to reconsider the part of the “actors” and “spectactors,” clerics and laymen, men and women as they donate, receive, own, touch and even worship the liturgical textiles. Therefore, this study demonstrates the vitality of late-medieval clergy.
Au Moyen Âge tardif, la dévotion exacerbée au corps du Christ engendre, dans la chrétienté occidentale, un nouveau rapport visuel au rituel qu’est la messe. Depuis l’instauration de la Fête-Dieu jusqu’aux bouleversements de la Réforme, les textiles liturgiques, fluides et amovibles, rendent manifestes les gestes, les objets, les acteurs et les temps du rituel par un jeu de voilement et de dévoilement. Fragiles et méconnus, ces textiles ne sont pas moins des éléments essentiels de la « culture visuelle » de la fin du Moyen Âge. Les textes, les images et les textiles médiévaux eux-mêmes sont convoqués pour écrire une histoire d’un décor éphémère rituel. Envisagés dans une approche systémique, les textiles déployés autour de l’eucharistie, vêtements, parements et linges, forment un ensemble signifiant. Leurs couleurs, leurs décors et leurs mouvements sont liés aux temps et aux rythmes du rituel. Ils contribuent également à la création d’un « espace eucharistique » dont la visibilité est l’enjeu central de la dévotion du Moyen Âge tardif. Les textiles liturgiques sont intriqués dans un ensemble de rapports entre deux corporalités : le corps du Christ reconnu présent sous forme sacramentelle et le corps du prêtre qu’ils revêtent. Ils mettent en valeur la capacité quasi-démiurgique du célébrant et invitent à repenser la spiritualité sacerdotale. Cette anthropologie du rituel permet de reconsidérer le rôle des « acteurs » et des « spectateurs », des clercs et des fidèles, des hommes et des femmes à travers la donation, la réception, la possession, le toucher, la vénération parfois, des textiles liturgiques.
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Dates et versions

tel-04080888 , version 1 (25-04-2023)

Identifiants

  • HAL Id : tel-04080888 , version 1

Citer

Julie Glodt. Carne Amictus : Vêtir le prêtre, parer l'autel au temps de l'hyperréalisme eucharistique. Art et histoire de l'art. école nationale des chartes, 2019. Français. ⟨NNT : ⟩. ⟨tel-04080888⟩

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