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Hdr Année : 2022

The French Navy and the Mediterranean in the XIXth Century

La Marine et la Méditerranée au XIXe siècle

Résumé

The Restauration (1815-1830) rebuilds French naval power in the Western and the Eastern Mediterranean where the French Navy maintains its presence and its influence the following decades. This naval power is made of local divisions such as « la station du Levant » (the Eastern Mediterranean squadron), while the best capital ships and cruisers, all wooden built and sailing ships before 1850, form one squadron : « l’escadre d’évolutions , trained to fight the Malta Squadron and the cruising school of the junior Navy officers. Despite the expansion of the overseas territories and the creation of naval divisions all over the world, the Mediterranean keeps the first place in naval traditions, careers and strategy. Men, Food, arms and munitions come from the French Mediterranean harbors and the arsenal of Toulon, seconded by the four naval arsenals facing the Atlantic sea. Although the Mediterranean « départements » prove to be essential to collect wood, wine, food and coal, the needs are so great that, as in the XVIIIth century, French and Western European maritime and manufacturing areas are vital to naval logistics at sea. As the Mediterranean Sea is a competing field between the regional and major European Powers, a strong naval tool is a useful and efficient tool during local and regional tensions. Therefore, the governments of Louis-Philippe, followed by the Second Republic and the Second Empire, build and maintain a strong division - l’escadre d’évolutions - in order to keep preeminence in the Western and North-African waters. In order to keep all naval forces at their best, fooding and clothing the sailors are improved, despite failures during the Crimean War when scurvy reappears. Although the divisions’ cruizes and all operations in the « brown waters » are scrutinized by the Foreign Affairs, the naval authorities (« la rue Royale ») and commanding officers are not deaf and blind tools in the hand of diplomats and consuls. Their cautious and sound advices prove to be useful during various tensions such as the 1897-1898 Cretan Affair. The naval race arms opposing France to England since the late 1830s, backed by the swift industrialization of the Provence harbors and dockyards, is essential to maintain till the mid-1880s the Anglo-French condominium over the Mediterranean in an age of decisive technical and energetic changes. Despite a relative decline, proved by the rather desperate measures adopted during the Fachoda Crisis (1898), the freedom of naval action in the Western Mediterranean and the defense of the French southern and North-African shores against raids remain the two major objectives. In order to face, united or not, the Italian and Habsburg squadrons, that French Intelligencers know quite well and learn to respect, the Toulon Squadron is reorganized, better trained and receives new, if not up to date, ironclads. As the Russian alliance proves to be, before the 1905 Far Eastern failure, very disappointing, France finds in England a useful partner, the two powers being challenged in the Eastern Mediterranean by the rising influence of Germany whose Naval power, though limited, is well present in the after 1910.
Méditerranée tient la première place dans les traditions et les carrières des marins de la Royale et dans sa stratégie. Cette présence régionale repose sur des stations locales, ainsi la division du Levant, tandis que les meilleures unités, toutes construites en bois et mues par le vent avant 1850, sont réunies en une forte escadre, dite d’évolutions, la rivale de l’escadre de Malte et la pépinière des talents de la Marine. Les moyens humains et matériels de la Marine en Méditerranée proviennent des arsenaux et ports du Midi et d’Afrique du Nord et du Ponant. Bien que le Midi de la France soit la première aire de ravitaillement de la Marine, les besoins matériels et énergétiques considérables de la Royale en Méditerranée supposent l’assistance des régions manufacturières et des ports nationaux et ouest-européens, comme au XVIIIe s. Ces moyens sont mis au service d’une politique d’influence, d’ingérence, de puissance, et de grandeur dans un espace de rivalité et de partenariat multilatéral. Par conséquent, les gouvernements de Louis-Philippe et les régimes successeurs construisent et maintiennent une forte division, l’escadre d’évolutions, pour disposer d’une prééminence globale en Méditerranée occidentale comme sur les côtes nord-africaines. La préservation de cette force suppose parallèlement l’amélioration de l’alimentation des marins, dont les effets personnels sont étoffés. Cet effort s’avère efficace en dépit de reculs ponctuels, ainsi la réapparition du scorbut durant la guerre de Crimée. Placés sous l’autorité étroite des Affaires étrangères et du gouvernement, qui scrute les mouvements des divisions, les initiatives et actions navales dans les eaux côtières étrangères, la Rue Royale et le commandement disposent de moyens d’information et d’influence. Leurs avis, raisonnables et prudents, sont entendus ainsi durant plusieurs crises ainsi lors du règlement de la question crétoise de 1897-1898. La course aux armements anglo-française, initiée à la fin de la décennie 1830 et soutenue par l'industrialisation rapide des ports et des arsenaux de Provence, permet de maintenir jusqu’au milieu des années 1880 le condominium maritime informel établi avec l'Angleterre dans un âge de transition et d’hybridation énergétiques et technologiques. Malgré un déclin relatif, prouvé par les mesures désespérées adoptées durant la crise de Fachoda, la prééminence navale en Méditerranée occidentale et la volonté de défendre les côtes françaises contre les raids ne sont pas abandonnées. Pour faire face aux forces navales italiennes et austro-hongroises, agissant unies ou non, et que les agents du renseignement connaissent bien et apprennent à respecter, l'escadre de Toulon est réorganisée, mieux entraînée et reçoit de nouveaux cuirassés, s'ils ne sont pas tous à la pointe de la technologie. Alors que l'alliance franco-russe s'avère, avant l'échec de 1905 en Extrême-Orient, très décevante, la France trouve en l'Angleterre un partenaire décisif, les deux puissances étant confrontées en Méditerranée Orientale à l’influence croissante de l’Allemagne et dont la présence navale devient préoccupante après 1910.

Dates et versions

tel-04067403 , version 1 (13-04-2023)

Licence

Identifiants

  • HAL Id : tel-04067403 , version 1

Citer

Patrick Louvier. La Marine et la Méditerranée au XIXe siècle : Une histoire navale et méditerranéenne de la France de la fin de la Restauration aux guerres balkaniques (1827 env.-1913 env.). Histoire. AIX MARSEILLE UNIVERSITE, 2022. ⟨tel-04067403⟩

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