“Ex” stories. A sociological and biographical analysis of activists’ exit from the French Communist Party
Histoires d’« ex ». Une approche socio-biographique du désengagement des militants du Parti communiste français
Résumé
While the autobiographies of “ex” are numerous, the exit from the French Communist Party hasn’t been much studied from a sociological perspective. This thesis deals with the exit from the FCP between 1978 and 2000. Thanks to a survey in two contrasting sites (the mining area of Pas-de-Calais, in the North of France, and Paris), it focuses on the trajectories of former activists. The point is to understand the evolving relationship between individuals and the partisan institution: the logics of commitment, the fluctuations of the activist career, the logics of exit and the ways of negotiating it. The analysis shows the role of social anchoring and structural gaps in the process of defection. It shows the varied possibilities of adapting to social transformations and requalifying the activist past. Ultimately, the study of the communist exit questions the conditions of happiness in commitment and resources that social agents can mobilize when faced with their crisis.
Si les autobiographies d’« ex » sont nombreuses, le désengagement des militants du Parti communiste français a été peu étudié dans une perspective sociologique. Cette thèse traite de la sortie du PCF dans la période 1978-2000. À partir d’une enquête menée dans deux sites contrastés (le bassin minier du Pas-de-Calais, symbole en crise du « parti des ouvriers », et Paris, jadis vitrine du « parti des intellectuels »), elle s’attache à reconstituer des trajectoires d’anciens militants. Il s’agit de comprendre la relation évolutive des individus à l’institution partisane : les logiques de l’engagement, les inflexions de la carrière militante, les ressorts de l’exit et les manières de négocier le désengagement. L’analyse montre le rôle des ancrages sociaux et des décalages structuraux dans les processus de défection. Elle donne à voir les possibilités inégales d’adaptation aux transformations sociales et la distribution sociale des modalités de requalification du passé militant. En définitive, l’étude de l’exit communiste pose la question des conditions de félicité de l’engagement et des ressources différenciées des agents sociaux face à leur mise en crise.