Chimpanzees in a maize garden: Consequences of proximity to agricultural areas for wildlife and local people
Des chimpanzés dans un champ de maïs : Conséquences de la proximité de zones agricoles pour la faune sauvage et les populations locales
Résumé
In response to increasing human population, the rate of expansion of agricultural land and intensive practices is strongly affecting tropical forests. As a result, these natural habitats, which are rich in biodiversity, are being brought closer to cultivated areas, offering wildlife the opportunity to expand its diet. The consumption of domestic resources increases the food insecurity of local populations living on subsistence agriculture, while the disappearance of habitats threatens wildlife. In response, farmers resort to potentially violent methods to protect their crops from damage by wildlife species, sometimes endangered such as chimpanzees. Thus, there is an urgent need to simultaneously strengthen conservation and human development efforts in these areas. The objective of this work is to use scientific monitoring of chimpanzees in a forest-agriculture interface zone to improve knowledge of crop foraging behavior and propose effective, non-violent and appropriate measures to communities. In the northern part of Kibale National Park, Uganda, chimpanzees from the Sebitoli community regularly consume maize from fields on the edge of the forest. Through tracking of 20 individuals for 3 years and surveying 25,389 clips collected by camera-traps between January 2017 and April 2018, we showed interindividual differences in chimpanzee crop-foraging frequency related to their home range use. The year-round availability of wild foods and the nutritional quality of fruits in Sebitoli supports the hypothesis of opportunistic maize consumption: no seasonal changes in their wild diet or energy expenditure were found over the study period. Based on these results, suggestions are made for optimizing the measures used by farmers to repel chimpanzees more effectively, taking into account the elephants who cause the most damages. The installation of organic agroforestry buffer zones appears to be the most appropriate solution and would provide additional
income to the population. However, improving human-wildlife cohabitation and reducing pressures on ape habitat cannot be achieved without the support of international partners and the engagement of the general public, as our analysis of the partnership context in which this thesis was conducted highlights.
En réponse à l’augmentation de la population humaine, le rythme d’expansion des terres agricoles et les pratiques intensives touchent fortement les forêts tropicales. Il en résulte un rapprochement entre ces habitats naturels concentrant une forte biodiversité et les zones de cultures qui offre à la faune sauvage l’opportunité d’élargir son alimentation. La consommation de ressources domestiques aggrave l’insécurité alimentaire des populations locales vivant de l’agriculture vivrière tandis que la disparition des habitats menace la faune sauvage. En réponse les fermiers ont recours à des méthodes parfois violentes pour protéger leurs récoltes des dommages causés par des espèces parfois menacées comme le chimpanzé. Ainsi, il est urgent de renforcer simultanément les efforts de conservation et de développement humain dans ces zones. L’objectif de ce travail est de s’appuyer sur un suivi scientifique des chimpanzés dans une zone d’interface forêt-agriculture pour améliorer les connaissances sur le comportement de consommation de cultures afin de proposer aux communautés des mesures efficaces, non violentes et adaptées. Au nord du Parc National de Kibale, en Ouganda, les chimpanzés de la communauté de Sebitoli consomment régulièrement le maïs des champs en lisière de forêt. Grâce au suivi individuel de 20 individus pendant 3 ans et à l’étude de 25,389 clips collectés par des pièges à détection de présence entre janvier 2017 et avril 2018, nous avons montré des différences interindividuelles dans la fréquence de visite des chimpanzés liées à leur utilisation du domaine vital. La disponibilité en aliments sauvages tout au long de l’année et la qualité nutritionnelle des fruits à Sebitoli soutiennent l’hypothèse d’une consommation de maïs opportuniste : aucune modification saisonnière de leur régime alimentaire sauvage ou de leurs dépenses énergétiques n’est constatée sur la période d’étude. Des pistes d’optimisation des mesures utilisées par les agriculteurs s’appuyant sur ces résultats sont proposées pour repousser plus efficacement les chimpanzés, en prenant en compte également les éléphants dont les visites causent le plus de dommages. L’installation de zones tampons en agroforesterie biologiques semble être la solution la plus adaptée et apporterait des revenus complémentaires aux populations. Toutefois, l’amélioration de la cohabitation humain-faune sauvage et la réduction des pressions pesant sur l’habitat des grands singes ne peuvent se faire sans le soutien de partenaires internationaux et sans l’engagement du grand public comme le souligne notre analyse du contexte de partenariat dans lequel s’est menée cette thèse.