Pour de très nombreuses populations d’organismes, l’aire anthropocène est synonyme de perturbations croissantes et diversifiées. Ces changements peuvent donc impliquer des modifications environnementales biotiques, telle que l’émergence de pathogène, ou abiotiques telle que l’augmentation des températures. Quelle que soit leur origine et leur nature, ces perturbations conduiront dans un premier temps au développement d’une réponse de stress puis d’un processus éventuel d’acclimatation et enfin à l’échelle populationnelle et transgénérationnelle à l’adaptation. C’est à l’étude et la compréhension de ces mécanismes de réponse, d’acclimatation et enfin d’adaptation rapides que je me suis intéressé depuis le début de ma carrière. Cette recherche s’est focalisée sur deux grands modèles d’étude : i) les coraux constructeurs de récifs et ii) les bivalves marins confrontés à des pressions de sélection fortes et soudaines induites par l’émergence de pathogènes, le réchauffement climatique ou encore l’acidification des océans. Afin d’appréhender ces mécanismes j’ai développé des approches expérimentales écologiquement réalistes aussi bien en milieu contrôlé qu’en milieu naturel et à différentes échelles spatiales et temporelles. Par la suite, j’ai étudié les réponses, les processus d’acclimatation et d’adaptation de ces populations et organismes par des approches d’omics intégratives et pluridisciplinaires en appréhendant notamment le triptyque génome, épigénome, phénome et leurs interactions avec l’environnement. L’objectif finalisé de ma recherche est de transformer cette compréhension des mécanismes d’adaptation (sensus lato) rapides en des outils de gestion des changements en cours que ce soit dans un contexte d’aquaculture ou de protection et de restauration des écosystèmes