Cette thèse porte sur éLes mobiliers métalliques dans la cité arverne et ses confins septentrionaux à l’époque romaineé. L’enjeu de ce travail est d’étudier les mobiliers métalliques rencontrés dans quatorze sites répartis dans la cité arverne, afin d’appréhender les pratiques de consommation et de circulation du mobilier métallique à l’époque romaine (Ier - IVe s. ap. J.-C.). La méthode employée recourt à une systématisation de la démarche qui s’appuie d’une part sur des outils statistiques (sériographe EPPM) et de quantification (NR, NMI, NOA) ; d’autre part sur des descripteurs fonctionnels (uniformisation du vocabulaire descriptif, système de catégorisation fonctionnelle). La mise en place de ces outils méthodologiques vise à mettre en évidence la place occupée par le métal sur chacun des sites mais aussi la place occupée par les activités de production. Elle permet également de définir des pratiques de consommation et de déterminer le rôle du mobilier métallique dans le processus d’acculturation. Le mobilier métallique, parce qu’il n’est pas présent dans toutes les couches de la société romaine, est un très bon marqueur de la hiérarchisation sociale et du processus de diffusion de la romanisation. La multiplicité des contextes étudiés conduit à mieux cerner la société qui consomme le métal : qui utilise le mobilier métallique, quel type de mobilier est consommé, et dans quel contexte ? Ces questions sont essentielles pour cerner le dynamisme économique des sites puis, à une échelle plus vaste, de la cité arverne, et pour déterminer les relations entre la société et le métal. Elles permettent de caractériser les modalités d’insertion des objets métalliques dans la vie quotidienne pour appréhender les modes de vie des populations antiques. Un premier chapitre décrit le cadre géographique, historique et historiographique de la recherche, qui s’engage dans une réflexion nouvelle en s’inscrivant dans un cadre chronologique peu documenté dans la cité arverne. La méthodologie employée et la zone d’étude choisie, notamment dans les zones de contacts entre les cités arverne, biturige et éduenne, contribuent à déterminer des modalités de circulation et d’éventuelles aires d’influence. Un second chapitre détaille les raisons qui ont prévalu dans le choix des sites du corpus ainsi que la méthodologie employée. L’établissement d’une méthodologie et l’adaptation de protocoles, à l’origine constitués pour la Protohistoire, à un corpus d’époque romaine ont été indispensables afin d’obtenir des données quantitatives et qualitatives fiables et comparables entre elles. Afin de démontrer l’importance de l’étude du mobilier métallique et de définir des faciès, des sites de nature hétérogène ont été sélectionnés. La classification en vigueur a d’abord été retenue afin d’être remise en question par la démarche employée. Le troisième chapitre présente donc l’étude et l’analyse des mobiliers métalliques par types de sites. Le quatrième chapitre présente un corpus de comparaison de vingt-neuf sites. Ceux-ci ont également été rassemblés par types de sites afin de faciliter les comparaisons avec les sites du corpus et de proposer des données comparables. Enfin, le dernier chapitre fait appel à une nécessaire remise en contexte des données. La combinaison des analyses quantitatives et qualitatives, de la pondération des données et de différents marqueurs permet de proposer une nouvelle classification des sites. Nous nous sommes en outre interrogée sur la place occupée par le mobilier métallique dans la cité arverne. Les comparaisons avec des sites aux occupations similaires amènent en effet plusieurs constats, tant au niveau quantitatif que qualitatif. En termes quantitatifs, les corpus des sites les mieux pourvus, comme le chef-lieu de cité Augustonemetum, demeurent en dessous de ceux observés dans l’est de la Gaule, la Suisse ou la Gaule Belgique. Les données sont cependant similaires voire supérieures à celles d’autres régions, comme le centre et l’ouest de la Gaule. Nous nous sommes donc interrogée sur les raisons de cette relative faiblesse de la consommation métallique en territoire arverne, envisageant plusieurs pistes de réflexion : manque de ressources, manque de matières premières, usage préférentiel d’un autre matériau ? Ce travail de thèse vise donc avant tout à démontrer l’importance de l’étude du mobilier métallique dans la compréhension et la caractérisation des sites, ainsi que dans l’appréhension des sociétés antiques.