LA CONSTRUCTION DE L’HABITER PERIURBAIN AU PRISME DES USAGES DU SMARTPHONE EN SITUATION DE DEPLACEMENT

Baptiste Pourtau

Résumé

This thesis in urbanism and spatial planning analyses the connections between smartphone uses during travel and the construction of suburban livability. Two very different suburban contexts are investigated, the first in the urban area of Tours and the second in the East of the Paris Region. The survey protocol combines qualitative data collected from 40 interviewees, and GPS data from the smartphone of 20 interviewees. The thesis first analyses the uses of the smartphone during travel and identifies what they produce on the logics of appropriation of the space-time of travel. It then looks at the interactions between these uses and the ways in which individuals' activity schedules are arranged. The results show that the uses of the smartphone during travel follow patterns intrinsically linked to the evolution of the conditions of movement. These uses, inscribed in the daily routines of individuals, are constitutive of a mobile territoriality and reconfigure its forms insofar as they accelerate, incite and facilitate the changes of state of the individual in movement. Inspired by the geography of time, which invites us to resituate the uses of the smartphone during travel within a more global chain of activities, this thesis also shows that individuals use their smartphone during travel in several ways in order to help them in the programming of their daily life and in the organisation of their activities in time and space. These uses contribute to transforming the relationship with sedentary everyday places, to optimising the daily modal organisation and to developing the circulatory skills of peri-urban individuals. In fact, they contribute to the construction of suburban liveability.

Résumé : Cette thèse en aménagement de l'espace et urbanisme propose une analyse des relations entre les usages du smartphone en situation de déplacement et la construction de l’habiter périurbain. Sur deux terrains d’enquête très différents, les espaces périurbains de l’agglomération tourangelle d’une part et les espaces périurbains de l’Est parisien d’autre part, elle mobilise une méthodologie mixte qui articule des matériaux discursifs recueillis auprès de quarante individus et des données numériques issues des traces GPS et des historiques de smartphone collectés auprès de vingt individus. La thèse analyse dans un premier temps les usages du smartphone en situation de déplacement et identifie ce qu’ils produisent sur les logiques d’appropriation de l’espace-temps du déplacement. Elle s’intéresse ensuite aux interactions entre ces usages du smartphone en situation de déplacement et les modalités de l’agencement des programmes d’activités des individus. Les résultats montrent que les usages du smartphone en situation de déplacement suivent des schémas intrinsèquement liés à l’évolution des conditions de réalisation du mouvement. Ces usages, inscrits dans les routines quotidiennes des individus, sont constitutifs d’une territorialité-mobile et en reconfigurent les formes dans la mesure où ils accélèrent, incitent et facilitent les changements d’état de l’individu en mouvement. Inspirée par la géographie du temps qui invite à resituer les usages du smartphone en situation de déplacement au sein d’un chainage plus global d’activités, cette thèse montre également que les individus mobilisent leur smartphone en situation de déplacement de plusieurs façons afin de les aider dans la programmation de leur quotidien et dans l’agencement de leurs activités dans le temps et dans l’espace. Ces usages contribuent à transformer le rapport aux lieux sédentaires du quotidien, à optimiser l’organisation modale quotidienne et à développer les compétences circulatoires des individus périurbains et participent, de fait, à la construction de l’habitabilité périurbaine.